ACPR : missions, structure, organisation et pouvoir.

Alan Bourel - Arkefact Investissement - Gestion de patrimoine
Alan Bourel
Fondateur et ingénieur patrimonial
Date de rédaction
09/08/2025

Introduction.

L’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) représente un pilier fondamental du système de régulation financière français. Cette institution, méconnue du grand public mais essentielle au bon fonctionnement de notre économie, joue un rôle déterminant dans la stabilité des secteurs bancaire et assurantiel en France.

Cet article rédigé par Arkefact gestion de patrimoine Nice  propose une analyse approfondie de l’ACPR, couvrant sa définition et ses objectifs fondamentaux, son histoire et son évolution institutionnelle, ses missions principales et son organisation, ainsi que ses pouvoirs d’action et ses relations avec les autres autorités de régulation. Il examine également les défis contemporains auxquels fait face cette autorité et son impact sur la stabilité financière française.

Fondamentaux.

Définition.

L’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution est une institution française unique en son genre, spécialement conçue pour superviser et réguler les secteurs de la banque et de l’assurance. Contrairement à d’autres régulateurs sectoriels, l’ACPR a la particularité d’exercer son contrôle sur ces deux domaines financiers majeurs, une approche intégrée qui reflète l’interconnexion croissante entre ces secteurs.

Cette autorité administrative est étroitement adossée à la Banque de France, dont le gouverneur préside l’institution. Cette structure organisationnelle lui confère une légitimité et une expertise technique particulières, s’appuyant sur les ressources et l’expérience de la banque centrale française.

Objectifs.

Les objectifs fondamentaux de l’ACPR s’articulent autour de plusieurs axes stratégiques. L’autorité vise prioritairement à préserver la stabilité du système financier français en s’assurant de la solidité des établissements qu’elle supervise. Elle cherche également à protéger les clients, assurés et épargnants contre les risques de défaillance des institutions financières. Enfin, elle contribue à maintenir la confiance dans le système financier français et à soutenir le financement de l’économie dans des conditions saines et durables.

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Missions principales de l'ACPR.

Supervision prudentielle.

La mission première de l’ACPR consiste en la supervision prudentielle des établissements bancaires et des organismes d’assurance. Cette supervision vise à s’assurer que ces institutions maintiennent des niveaux adéquats de capitaux, de liquidité et de gouvernance pour faire face à leurs obligations envers leurs clients et contribuer à la stabilité du système financier global.

La supervision prudentielle s’exerce à travers plusieurs mécanismes. L’ACPR procède à des contrôles sur pièces et sur place, analyse régulièrement les états financiers et les ratios prudentiels des établissements, et évalue leur stratégie et leur gouvernance. Elle peut également imposer des mesures correctives lorsque des défaillances sont identifiées.

Protection de la clientèle.

Au-delà de la supervision prudentielle, l’ACPR a pour mission essentielle de protéger les clients, assurés, adhérents et bénéficiaires des institutions qu’elle supervise. Cette protection s’exerce sur plusieurs dimensions.

L’autorité veille au respect des règles de commercialisation des produits financiers et d’assurance, s’assure que les pratiques commerciales sont loyales et transparentes, et contrôle la qualité de l’information fournie aux clients. Elle intervient également dans le traitement des réclamations et peut sanctionner les manquements aux obligations de protection de la clientèle.

Lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme.

L’ACPR assure le contrôle du respect des dispositifs de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme pour l’ensemble du secteur financier. Cette mission, d’importance cruciale pour la sécurité nationale et internationale, implique la vérification de la mise en place de systèmes efficaces de détection et de signalement des opérations suspectes.

Cette responsabilité s’exerce à travers l’évaluation des procédures internes des établissements, la formation de leur personnel, et la qualité de leurs systèmes de surveillance des transactions. L’ACPR collabore étroitement avec Tracfin, la cellule de renseignement financier française, dans cette mission.

Résolution des crises bancaires.

L’une des innovations majeures apportées par l’ACPR réside dans ses pouvoirs de résolution des crises bancaires. Cette compétence, renforcée par la réglementation européenne, lui permet d’intervenir de manière précoce et efficace lorsqu’un établissement rencontre des difficultés.

Le collège de résolution bancaire de l’ACPR dispose d’outils variés pour gérer les crises : recapitalisation forcée, transfert d’activités, création d’établissements-relais, ou encore liquidation ordonnée. Ces mécanismes visent à préserver la stabilité financière tout en minimisant l’utilisation de fonds publics.

Organisation et structure de l'ACPR.

Le Collège.

Le Collège constitue l’organe de gouvernance principal de l’ACPR. En formation plénière, il compte 18 membres, dont le gouverneur de la Banque de France qui le préside, et le président de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Cette composition reflète la volonté d’assurer une coordination étroite entre les différents régulateurs du secteur financier français.

Le Collège est chargé d’établir les orientations générales de supervision, d’adopter les règlements et de prendre les décisions importantes concernant les établissements supervisés. Il se réunit régulièrement pour examiner l’évolution de la situation des secteurs bancaire et assurantiel.

Collèges spécialisés.

L’ACPR dispose de plusieurs collèges spécialisés qui traitent de domaines spécifiques. Le collège de supervision examine les dossiers individuels des établissements et prend les mesures de supervision appropriées. Le collège de résolution bancaire intervient dans les situations de crise et met en œuvre les outils de résolution.

Ces structures spécialisées permettent une prise de décision plus rapide et plus technique, adaptée aux spécificités de chaque situation.

Commission des sanctions.

La commission des sanctions constitue l’organe juridictionnel de l’ACPR. Composée de six membres et présidée par un conseiller d’État, elle a pour mission de sanctionner les manquements aux dispositions législatives et réglementaires commis par les organismes assujettis à la supervision de l’ACPR.

Cette commission fonctionne selon des procédures contradictoires qui garantissent les droits de la défense. Elle peut prononcer diverses sanctions : avertissements, blâmes, interdictions d’exercer certaines activités, sanctions pécuniaires, ou radiation.

Directions opérationnelles.

L’ACPR s’appuie sur plusieurs directions opérationnelles spécialisées. Les directions du contrôle des banques supervisent les différentes catégories d’établissements de crédit. Les directions du contrôle des assurances s’occupent des organismes d’assurance, de réassurance, et des intermédiaires.

D’autres directions transversales traitent de sujets spécifiques comme la lutte contre le blanchiment, la protection de la clientèle, ou les études et analyses sectorielles.

Pouvoirs et outils de l'ACPR.

Pouvoirs de supervision.

L’ACPR dispose de pouvoirs étendus pour exercer sa mission de supervision. Elle peut demander tout document ou information nécessaire à l’accomplissement de sa mission, procéder à des vérifications sur place et sur pièces, et interroger toute personne susceptible de fournir des informations pertinentes.

Ces pouvoirs s’exercent non seulement sur les établissements supervisés eux-mêmes, mais également sur leurs filiales, leurs commissaires aux comptes, et leurs prestataires de services essentiels.

Mesures de supervision.

Lorsque l’ACPR identifie des défaillances ou des risques, elle peut prendre diverses mesures correctives. Ces mesures vont de la simple recommandation à l’injonction assortie d’astreintes, en passant par la limitation ou l’interdiction de certaines opérations.

Dans les cas les plus graves, l’ACPR peut prononcer le retrait d’agrément d’un établissement, ce qui équivaut à lui interdire d’exercer son activité.

Pouvoirs de résolution.

Les pouvoirs de résolution de l’ACPR lui permettent d’intervenir avant qu’un établissement ne devienne insolvable. Elle peut imposer la recapitalisation d’un établissement, organiser sa fusion ou sa scission, ou créer un établissement-relais pour assurer la continuité des services critiques.

Ces outils visent à éviter la faillite désordonnée d’établissements systémiques et à protéger les déposants et assurés.

Relation avec les autres autorités.

Coopération européenne.

L’ACPR participe activement au système européen de supervision financière. Elle est membre de l’Autorité bancaire européenne (ABE) et de l’Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (AEAPP). Dans le cadre du mécanisme de supervision unique, elle collabore étroitement avec la Banque centrale européenne pour la supervision des grandes banques.

Cette coopération européenne est essentielle compte tenu de la dimension transfrontalière de nombreux établissements financiers et de l’intégration croissante des marchés financiers européens.

Coopération nationale.

Au niveau national, l’ACPR travaille en étroite collaboration avec l’Autorité des marchés financiers (AMF) dans le cadre du pôle commun ACPR-AMF. Cette coopération concerne notamment la supervision des conglomérats financiers et la lutte contre le blanchiment.

Elle entretient également des relations régulières avec d’autres autorités comme l’Autorité de la concurrence ou la CNIL, selon les dossiers traités.

Coopération internationale.

L’ACPR participe aux travaux des organisations internationales de régulation financière, notamment le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire et l’Association internationale des contrôleurs d’assurance (IAIS). Cette participation lui permet d’influencer l’évolution des standards internationaux et de bénéficier des meilleures pratiques développées dans d’autres juridictions.

Conclusion.

L’ACPR s’impose comme un acteur incontournable de la régulation financière française et européenne. Son approche intégrée de la supervision bancaire et assurantielle, ses pouvoirs étendus et sa capacité d’adaptation aux évolutions du secteur financier en font un pilier de la stabilité financière.

Les défis à venir, notamment liés à la digitalisation, aux risques climatiques et à l’évolution géopolitique, nécessiteront une adaptation continue de cette institution. La qualité de sa gouvernance, l’expertise de ses équipes et sa capacité de coopération avec les autres régulateurs nationaux et internationaux seront déterminantes pour relever ces défis.

L’ACPR illustre parfaitement la nécessité d’une régulation financière forte et adaptative dans un monde économique en mutation rapide. Dans ce contexte, un accompagnement expert et personnalisé devient essentiel pour les épargnants et les investisseurs. Arkefact Investissement, cabinet indépendant de gestion de patrimoine, aide ses clients à naviguer dans cet environnement complexe en proposant des stratégies d’investissement sur mesure, conformes à la réglementation et adaptées aux enjeux actuels. 

Son évolution future sera étroitement liée à celle du système financier qu’elle supervise, dans un contexte d’innovation technologique accélérée et de nouveaux risques systémiques émergents.

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Questions

FAQ.

L’ACPR est l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution, une autorité administrative indépendante adossée à la Banque de France. Elle supervise les secteurs bancaire et assurantiel afin de protéger les clients, assurer la stabilité financière et veiller au respect de la réglementation.

Son rôle principal est de contrôler les établissements financiers (banques, assurances, mutuelles, institutions de prévoyance) pour s’assurer qu’ils sont solides financièrement et qu’ils respectent les lois. Elle veille aussi à la bonne information et protection des clients.

  • ACPR : supervise les banques, assurances et mutuelles (aspect prudentiel et protection des clients).

  • AMF : supervise les marchés financiers, les sociétés cotées et les prestataires de services d’investissement.

En résumé : ACPR = stabilité financière et protection des clients bancaires/assurantiels, AMF = intégrité et transparence des marchés financiers.

On peut saisir l’ACPR pour signaler un problème avec un établissement financier (banque, assurance, courtier) : pratiques abusives, absence d’agrément, manquement à l’obligation d’information, etc.

L’ACPR délivre des agréments aux banques, sociétés d’assurance, mutuelles, prestataires de services de paiement, et autres acteurs financiers opérant en France.

L’ACPR ne publie pas de liste “officielle” des banques à éviter.
Cependant, elle met en ligne une liste noire des sites ou entités non autorisés qui proposent illégalement des services financiers en France.

L’ACPR est présidée par le gouverneur de la Banque de France. Le Collège de supervision et le Collège de résolution participent à sa gouvernance.

L’ACPR peut infliger :

  • Avertissements ou blâmes

  • Sanctions pécuniaires (amendes)

  • Retrait d’agrément

  • Interdiction temporaire ou définitive d’exercer certaines activités

  • Veiller à la protection de l’épargne investie en instruments financiers

  • Assurer le bon fonctionnement des marchés financiers

  • Informer les investisseurs

  • Réguler et surveiller les acteurs des marchés

L’ACPR a été créée en 2010 par l’ordonnance n° 2010-76 du 21 janvier 2010, fusionnant l’ancienne Commission bancaire et l’Autorité de contrôle des assurances et des mutuelles (ACAM).

Par courrier, via le site internet de l’ACPR (formulaire en ligne) ou en appelant son standard à la Banque de France.

Non. Elle contrôle les pratiques générales des établissements mais ne règle pas directement les litiges individuels ; pour cela, il faut passer par un médiateur.

C’est une autorisation officielle permettant d’exercer une activité bancaire, d’assurance ou financière en France. Sans cet agrément, l’activité est illégale.

Oui, elle travaille avec la Banque centrale européenne (BCE), l’Autorité bancaire européenne (ABE), et d’autres autorités étrangères pour harmoniser la supervision financière.