GFI - Groupements forestiers d'investissement : Guide 2025.

Sommaire.
Introduction.
Les Groupements Forestiers d’Investissement (GFI) représentent une classe d’actifs alternative particulièrement intéressante dans l’univers de l’investissement. Créés par la loi de finances de 2014 et opérationnels depuis 2016, les GFI permettent aux investisseurs de placer leur capital dans la forêt et la sylviculture à travers un véhicule d’investissement collectif. Cette solution patrimoniale, qui combine rendement potentiel, avantages fiscaux et dimension écologique, connaît un succès grandissant auprès des investisseurs soucieux de diversifier leur portefeuille tout en contribuant à la préservation de l’environnement. Au fil de cet article rédigé par notre cabinet Arkefact gestion de patrimoine Le Mans, explorez les spécificités, avantages et enjeux de cet investissement à impact.
Définition et cadre juridique des GFI.
Qu'est-ce qu'un Groupement Forestier d'Investissement ?
Un Groupement Forestier d’Investissement est un véhicule d’investissement réglementé permettant à plusieurs investisseurs de détenir collectivement un patrimoine forestier. Il s’agit d’une forme spécifique de société civile dédiée à l’acquisition, la gestion et l’exploitation de forêts et terrains boisés. Les GFI s’inscrivent dans la continuité des Groupements Forestiers (GF) traditionnels, mais avec un cadre réglementaire spécifiquement adapté à la collecte de fonds auprès du grand public.
Cadre juridique et réglementation.
Les GFI sont encadrés par plusieurs textes législatifs et réglementaires :
- Loi de finances 2014 : Création du statut juridique des GFI.
- Décret n° 2016-1162 du 26 août 2016 : Précision des conditions d’application.
- Code forestier et Code monétaire et financier : Dispositions spécifiques applicables.
- Contrôle de l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) : Les GFI sont soumis à l’agrément et à la surveillance de l’AMF, garantissant une protection accrue des investisseurs.
Contrairement aux groupements forestiers classiques, les GFI peuvent faire l’objet d’une offre au public de parts sociales, ce qui les rend accessibles à un plus grand nombre d’investisseurs. Ils sont généralement gérés par des sociétés de gestion professionnelles agréées par l’AMF.
Fonctionnement et structure des GFI.
Structure organisationnelle.
Un GFI repose sur une structure tripartite :
- Les associés/investisseurs : Personnes physiques ou morales détenant des parts du groupement
- La société de gestion : Entité professionnelle agréée par l’AMF, responsable de la gestion administrative, financière et forestière du GFI.
- Le dépositaire : Établissement financier chargé de la conservation des actifs et du contrôle de la régularité des décisions de gestion.
Modalités d'investissement.
L’investissement dans un GFI se réalise par l’acquisition de parts sociales dont la valeur unitaire varie généralement entre 150 et 1 000 euros selon les groupements. Le montant minimum d’investissement se situe habituellement entre 5 000 et 15 000 euros, rendant ce placement relativement accessible comparé à l’acquisition directe d’une forêt.
Les parts peuvent être souscrites :
- Lors de la création du GFI (marché primaire).
- Auprès d’autres associés souhaitant céder leurs parts (marché secondaire).
- Via des augmentations de capital successives.
Processus d'investissement et cycle de vie.
Le cycle de vie d’un GFI comprend plusieurs phases :
- Constitution et collecte : Création juridique du GFI et collecte des fonds auprès des investisseurs.
- Acquisition forestière : Sélection et achat de massifs forestiers correspondant à la stratégie d’investissement.
- Gestion sylvicole : Mise en œuvre du plan de gestion durable (plantations, éclaircies, coupes).
- Exploitation et valorisation : Commercialisation des bois, certification éventuelle, valorisation des services écosystémiques.
- Distribution des revenus : Versement aux associés des revenus générés par l’exploitation.
La durée de vie d’un GFI est généralement longue, souvent supérieure à 15 ans, en cohérence avec le cycle biologique des forêts.
Les atouts économiques des GFI.
Sources de rendement.
Les GFI génèrent plusieurs types de revenus :
- Revenus d’exploitation : Issus de la vente de bois (coupes d’éclaircies et coupes définitives).
- Plus-values foncières : Augmentation potentielle de la valeur des terres et des peuplements forestiers.
- Revenus accessoires : Location de droits de chasse, contrats carbone, compensations biodiversité, etc.
Le rendement annuel moyen d’un GFI se situe généralement entre 1,5% et 3% (hors avantages fiscaux), avec d’importantes variations selon :
- La composition du patrimoine forestier (essences, classes d’âge).
- La localisation géographique.
- La qualité de la gestion.
- Les conditions du marché du bois.
Avantage fiscal d'un investissement en GFI.
L’investissement en GFI bénéficie d’avantages fiscaux significatifs :
Réduction d’impôt sur le revenu (IR) – Dispositif DEFI-Forêt.
- Taux de réduction : 25% jusqu’en 2025 (taux exceptionnel), puis 18% ensuite.
- Plafond d’investissement : 5 700 € pour une personne seule et 11 400 € pour un couple.
- Condition : Conservation des parts pendant au moins 8 ans.
Exonération partielle d’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI).
- Taux d’exonération : 75% de la valeur des parts.
- Conditions : Engagement de gestion durable et conservation des parts pendant au moins 2 ans.
Abattement sur les droits de succession et donation.
- Taux d’exonération : 75% de la valeur des parts.
- Conditions : Engagement de gestion durable pendant 30 ans et détention depuis au moins 2 ans.
Régime forfaitaire d’imposition des revenus.
Les revenus forestiers bénéficient d’un régime forfaitaire avantageux basé sur le revenu cadastral et non sur les revenus réels de l’exploitation.
Diversification patrimoniale.
Les GFI constituent un excellent outil de diversification patrimoniale pour plusieurs raisons :
- Faible corrélation avec les marchés financiers traditionnels
- Protection contre l’inflation : Le bois est considéré comme une valeur refuge
- Stabilité : Les forêts sont des actifs réels, tangibles et pérennes
- Transmission patrimoniale facilitée grâce aux avantages fiscaux
- Liquidité relative : Possibilité de revente des parts sur le marché secondaire
La gestion de patrimoine comme levier financier.
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La dimension environnementale des GFI.
Gestion forestière durable.
Les GFI sont tenus d’appliquer une gestion forestière durable, matérialisée par :
- Le Plan Simple de Gestion (PSG) : Document obligatoire qui programme les travaux et coupes sur 10 à 20 ans.
- Les certifications forestières comme PEFC ou FSC, souvent adoptées pour valoriser la production.
- Le respect des zones protégées et des écosystèmes sensibles.
- L’adaptation aux changements climatiques : Diversification des essences, itinéraires sylvicoles résilients.
Contribution à la transition écologique.
Investir dans un GFI permet de contribuer concrètement à plusieurs enjeux environnementaux :
- Séquestration de carbone : Les forêts en croissance absorbent du CO₂ atmosphérique.
- Préservation de la biodiversité : Maintien d’habitats naturels essentiels.
- Protection des sols et des ressources en eau.
- Production de matériaux renouvelables : Le bois remplace avantageusement des matériaux énergivores comme l’acier ou le béton.
- Souveraineté des approvisionnements en matière première stratégique.
Valorisation des services écosystémiques.
De plus en plus de GFI développent des stratégies de valorisation des services écosystémiques :
- Crédits carbone : Certification des absorptions de CO₂ et vente sur les marchés volontaires.
- Compensation biodiversité : Mise en place de mesures favorables à la biodiversité.
- Paiements pour services environnementaux : Protection des ressources en eau, préservation de paysages remarquables.
Ces nouvelles sources de revenus, encore émergentes, pourraient significativement améliorer la rentabilité des GFI dans les années à venir.
Risques et limites de l'investissement en GFI.
Risques spécifiques à la forêt.
L’investissement forestier comporte des risques particuliers :
- Risques naturels : Tempêtes, incendies, sécheresses, attaques parasitaires.
- Risques économiques : Fluctuation des prix du bois, évolution de la demande.
- Risques réglementaires : Modification du cadre fiscal, contraintes environnementales accrues.
- Risques de liquidité : Difficulté potentielle à revendre rapidement ses parts.
Pour atténuer ces risques, les GFI mettent en place plusieurs stratégies :
- Diversification géographique et sylvicole.
- Assurances contre les risques majeurs (incendie, tempête).
- Constitution de réserves financières.
- Organisation d’un marché secondaire pour faciliter les transactions.
Horizon d'investissement et liquidité.
L’investissement en GFI doit être envisagé sur le long terme :
- Durée recommandée : Minimum 8 à 10 ans, idéalement 15 à 20 ans.
- Liquidité limitée : Bien que des mécanismes de revente existent (marché secondaire), la liquidité reste inférieure à celle des placements financiers classiques.
- Frais de sortie possibles en cas de revente anticipée.
Frais et coûts à considérer.
Les frais associés aux GFI peuvent impacter significativement le rendement net :
- Frais de souscription : Généralement entre 8% et 12% du montant investi.
- Frais de gestion annuels : Entre 0,75% et 1,5% de la valeur des actifs.
- Frais d’exploitation forestière : Variables selon les interventions sylvicoles.
- Frais de transaction sur le marché secondaire.
- Assurances et taxes foncières.
Une analyse approfondie de la structure des frais est essentielle avant tout investissement.
Critères de sélection d'un GFI.
Pour choisir un GFI adapté à vos besoins, considérez les éléments suivants :
- Réputation et expérience de la société de gestion.
- Composition et qualité du patrimoine forestier.
- Performance historique (rendement, valorisation des parts).
- Politique de distribution des revenus.
- Structure et niveau des frais.
- Liquidité offerte (fréquence et modalités du marché secondaire).
- Engagement environnemental et certifications obtenues.
Conclusion.
Les Groupements Forestiers d’Investissement représentent une solution d’investissement alliant pertinence économique et engagement écologique. Ils permettent d’accéder à une classe d’actifs historiquement réservée aux grands patrimoines tout en bénéficiant d’avantages fiscaux substantiels. Dans un contexte de transition écologique et de recherche de diversification patrimoniale, les GFI ont vocation à occuper une place croissante dans les portefeuilles des investisseurs.
Néanmoins, comme tout placement, l’investissement en GFI requiert une analyse approfondie préalable et doit s’inscrire dans une stratégie patrimoniale globale et cohérente. La dimension long terme de cet investissement en fait un véhicule particulièrement adapté aux objectifs de transmission intergénérationnelle et de constitution d’un patrimoine durable, tant sur le plan financier qu’environnemental.
L’essor des préoccupations climatiques et la montée en puissance de l’investissement responsable devraient continuer à soutenir le développement de ce secteur, ouvrant la voie à des innovations tant dans les modèles économiques que dans les pratiques sylvicoles des GFI.
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Questions
FAQ.
C'est quoi le GFI ?
Un Groupement Forestier d’Investissement est un véhicule d’investissement collectif permettant d’acquérir des parts de forêts sans avoir à les gérer directement. Il s’agit d’une forme spécifique de société civile, créée par la loi de finances de 2014, qui collecte des fonds auprès d’investisseurs pour acheter, gérer et exploiter un patrimoine forestier diversifié. Contrairement aux groupements forestiers traditionnels, les GFI peuvent faire appel public à l’épargne et sont soumis à la réglementation de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF).
Qu'est-ce qu'un placement GFI ?
Un placement GFI (Groupement Forestier d’Investissement) est un produit d’investissement qui permet aux particuliers d’investir indirectement dans des forêts, sans avoir à les gérer directement. Il s’agit d’un véhicule collectif où l’investisseur achète des parts d’une société détenant et exploitant un patrimoine forestier diversifié. Ce placement combine plusieurs caractéristiques intéressantes : rendement modéré mais régulier (entre 1,5% et 3% annuels), avantages fiscaux substantiels (réduction d’impôt sur le revenu, exonération partielle d’IFI et de droits de succession), faible volatilité et impact environnemental positif. C’est un investissement de long terme (idéalement supérieur à 10 ans) qui permet de diversifier son patrimoine tout en participant à la gestion durable des forêts françaises.
Quel est le meilleur GFI ?
Il n’existe pas de « meilleur GFI » dans l’absolu, car le choix dépend des objectifs spécifiques de l’investisseur et de sa situation personnelle. Néanmoins, les GFI les plus performants partagent généralement ces caractéristiques :
- Une société de gestion expérimentée avec un historique solide en gestion forestière
- Un patrimoine forestier diversifié géographiquement et en termes d’essences
- Un équilibre entre forêts productives (génératrices de revenus) et forêts en croissance (appréciation du capital)
- Des frais de gestion raisonnables (idéalement inférieurs à 1,2% par an)
- Une politique claire de gestion des risques (assurances, diversification)
- Un engagement concret en matière de gestion durable
- Un marché secondaire actif avec une bonne liquidité relative
En 2025, plusieurs acteurs se distinguent sur le marché français des GFI, notamment France Valley, Vatel Capital, et Ecofin Gestion Forestière, mais le « meilleur » choix variera selon vos priorités : rendement, fiscalité, impact environnemental, ou horizon d’investissement.
Quelle est la différence entre un GF et un GFI ?
La principale différence réside dans la réglementation et l’accessibilité. Les Groupements Forestiers (GF) classiques sont généralement des structures familiales ou entre proches, avec un nombre limité d’associés. Les GFI, quant à eux, peuvent collecter des fonds auprès du grand public, sont soumis au contrôle de l’AMF, doivent respecter des règles strictes de transparence et de gouvernance, et sont gérés par des sociétés de gestion agréées. Les GFI disposent également d’un marché secondaire organisé pour faciliter la revente des parts.
Comment fonctionne un GFI au quotidien ?
Le fonctionnement quotidien d’un GFI est assuré par une société de gestion professionnelle qui :
- Sélectionne et acquiert les massifs forestiers
- Met en œuvre le plan de gestion durable approuvé par les autorités forestières
- Supervise les travaux sylvicoles (plantations, entretiens, éclaircies)
- Commercialise les bois issus des coupes programmées
- Gère les aspects administratifs, comptables et fiscaux
- Organise les assemblées générales d’associés
- Établit des rapports réguliers sur la gestion et les performances du groupement
Quel est le montant minimum pour investir dans un GFI ?
Le ticket d’entrée pour investir dans un GFI se situe généralement entre 5 000 et 15 000 euros, selon les groupements. La valeur unitaire des parts varie habituellement entre 150 et 1 000 euros. Ce montant est nettement inférieur à celui nécessaire pour acquérir directement une forêt (plusieurs dizaines ou centaines de milliers d’euros), ce qui rend l’investissement forestier accessible à un plus large public.
Quelle est la rentabilité moyenne d'un investissement en GFI ?
La rentabilité d’un GFI se décompose en plusieurs éléments :
- Le rendement courant issu de l’exploitation forestière (ventes de bois) : généralement entre 1% et 2% par an
- La plus-value potentielle liée à l’appréciation du foncier forestier : historiquement entre 1% et 3% par an
- Les avantages fiscaux qui peuvent améliorer significativement le rendement global
Sans tenir compte des avantages fiscaux, le rendement total se situe généralement entre 1,5% et 3% par an sur le long terme. Avec les avantages fiscaux, notamment la réduction d’impôt sur le revenu de 25% (jusqu’en 2025), le rendement effectif peut être nettement supérieur pour les contribuables imposables.
Quels sont les avantages fiscaux liés aux GFI ?
Les GFI bénéficient de plusieurs avantages fiscaux majeurs :
- Réduction d’impôt sur le revenu (dispositif DEFI-Forêt) : 25% du montant investi jusqu’en 2025 (puis 18%), dans la limite de 5 700 € d’investissement pour une personne seule et 11 400 € pour un couple.
- Exonération partielle d’IFI : Les parts de GFI bénéficient d’une exonération de 75% de leur valeur pour le calcul de l’Impôt sur la Fortune Immobilière.
- Avantages successoraux : Abattement de 75% sur la valeur des parts en cas de succession ou donation.
- Imposition forfaitaire des revenus : Les revenus forestiers sont imposés sur une base forfaitaire avantageuse (revenu cadastral) et non sur les revenus réels.
Comment sont imposés les revenus issus des GFI ?
Les revenus distribués par les GFI sont imposés selon un régime forfaitaire avantageux :
- Ils sont calculés sur la base du revenu cadastral des propriétés, généralement très inférieur aux revenus réels d’exploitation
- Ces revenus sont soumis à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des revenus fonciers
- Si le GFI opte pour le régime du forfait forestier, les associés ne sont pas imposés sur les revenus des coupes de bois pendant les premières années suivant l’acquisition ou la plantation
- Les plus-values réalisées lors de la revente des parts sont soumises au régime des plus-values immobilières, avec abattement progressif pour durée de détention (exonération totale après 30 ans)
Les GFI sont-ils soumis à l'IFI ?
Oui, les parts de GFI entrent dans l’assiette de l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI), mais avec un avantage substantiel : elles bénéficient d’une exonération à hauteur de 75% de leur valeur, sous conditions. Pour bénéficier de cette exonération, le propriétaire doit s’engager à appliquer une garantie de gestion durable pendant au moins 30 ans, et les parts doivent être détenues depuis au moins 2 ans. Cette exonération partielle fait des GFI un outil intéressant d’optimisation fiscale pour les contribuables assujettis à l’IFI.
Quels sont les principaux risques liés à un investissement en GFI ?
L’investissement en GFI comporte plusieurs types de risques :
- Risques naturels : tempêtes, incendies, sécheresses, maladies et parasites
- Risques économiques : fluctuation des prix du bois, évolution de la demande
- Risque de liquidité : difficulté potentielle à revendre rapidement ses parts
- Risques réglementaires : modification du cadre fiscal ou des contraintes environnementales
- Risque de gestion : qualité variable des équipes de gestion selon les GFI
Les GFI mettent généralement en place des stratégies d’atténuation comme la diversification géographique, les assurances contre les principaux risques naturels, et l’organisation d’un marché secondaire pour faciliter les transactions.
Comment est assurée la liquidité des parts de GFI ?
La liquidité des parts de GFI est assurée par plusieurs mécanismes :
- Marché secondaire organisé : Les sociétés de gestion organisent régulièrement (souvent trimestriellement) des confrontations entre ordres d’achat et de vente
- Fonds de remboursement : Certains GFI développent désormais des projets spécifiques de compensation carbone, permettant de quantifier et de valoriser cette contribution environnementale. Ces projets peuvent générer des crédits carbone, commercialisables sur les marchés volontaires, créant ainsi une source de revenus complémentaire.
Comment les GFI s'adaptent-ils au changement climatique ?
Les GFI mettent en œuvre plusieurs stratégies d’adaptation au changement climatique :
- Diversification des essences : Introduction d’espèces plus résistantes aux stress hydriques et aux températures élevées
- Migration assistée : Plantation d’essences provenant de régions plus méridionales, déjà adaptées à des climats plus chauds
- Sylviculture adaptative : Ajustement des densités, raccourcissement des rotations, techniques d’économie d’eau
- Monitoring sanitaire renforcé : Surveillance accrue des pathogènes et ravageurs favorisés par le changement climatique
- Cartographie des vulnérabilités : Identification des zones à risque (sécheresse, érosion) pour adapter les interventions
Cette adaptation est essentielle pour assurer la pérennité des investissements forestiers face aux bouleversements climatiques prévus dans les prochaines décennies.
Comment choisir un bon GFI ?
Pour sélectionner un GFI de qualité, plusieurs critères méritent attention :
- L’expérience et la réputation de la société de gestion :
- Ancienneté dans la gestion forestière
- Taille des actifs sous gestion
- Transparence et qualité de la communication
- La composition du patrimoine forestier :
- Diversification géographique (régions, climats)
- Diversification des essences et des classes d’âge
- Qualité des stations forestières et accessibilité des massifs
- La performance historique :
- Rendements distribués sur les dernières années
- Évolution de la valeur des parts
- Comparaison avec d’autres GFI similaires
- La structure des frais :
- Frais de souscription
- Frais de gestion annuels
- Frais d’exploitation et autres charges
- La liquidité proposée :
- Fréquence du marché secondaire
- Existence d’un fonds de remboursement
- Historique des transactions (volume, délais)
- L’engagement environnemental :
- Certifications obtenues (PEFC, FSC)
- Mesures spécifiques en faveur de la biodiversité
- Stratégie d’adaptation au changement climatique
Que signifie GFF ?
GFF signifie « Groupement Foncier Forestier », une structure juridique similaire mais distincte du GFI (Groupement Forestier d’Investissement). Les GFF sont l’ancêtre des GFI et existent depuis les années 1950. La principale différence réside dans la réglementation : les GFF sont généralement des structures familiales ou entre proches avec un nombre limité d’associés et ne peuvent pas faire appel public à l’épargne. En revanche, les GFI, créés par la loi de finances de 2014, sont spécifiquement conçus pour la collecte de fonds auprès du grand public et sont soumis à la supervision de l’AMF (Autorité des Marchés Financiers). Les avantages fiscaux sont similaires entre GFF et GFI, mais ces derniers offrent un cadre plus standardisé et plus protecteur pour les investisseurs non spécialistes de la forêt.
Comment déclarer GFI ?
La déclaration fiscale des parts de GFI comporte plusieurs aspects :
- Pour la réduction d’impôt à l’acquisition (DEFI-Forêt) :
- Remplir la case 7UN de la déclaration 2042-C
- Conserver les justificatifs fournis par le GFI (attestation fiscale)
- Le crédit d’impôt (25% jusqu’à fin 2025) s’applique automatiquement
- Pour les revenus annuels :
- Les revenus forestiers sont déclarés par le GFI via un formulaire 2072
- L’investisseur reçoit un imprimé fiscal unique (IFU) détaillant sa quote-part
- Ces revenus sont à reporter dans la catégorie des revenus fonciers (formulaire 2044 ou 2044-spéciale)
- Si le GFI a opté pour le régime forfaitaire, seul le revenu cadastral est imposable
- Pour l’IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière) :
- Déclarer 25% de la valeur des parts (après l’abattement de 75%)
- Joindre l’attestation d’engagement de gestion durable fournie par le GFI
- Conserver la preuve de détention depuis au moins 2 ans
- Pour les plus-values lors de la revente :
- Déclaration via le formulaire 2048-M-SD (plus-values immobilières)
- Application des abattements pour durée de détention
- Imposition au taux forfaitaire de 19% + prélèvements sociaux
Il est recommandé de consulter un expert-comptable ou un conseiller fiscal pour optimiser la déclaration, particulièrement l’année d’acquisition et l’année de cession des parts.
Quels sont les inconvénients de la forêt ?
L’investissement forestier, y compris via les GFI, présente plusieurs inconvénients qu’il convient de considérer :
- Rentabilité modeste : Le rendement annuel (1,5-3%) est inférieur à d’autres placements comme l’immobilier locatif ou les actions
- Horizon très long : La croissance des arbres nécessite des décennies, peu adapté aux investisseurs recherchant des résultats rapides
- Liquidité limitée : Difficulté potentielle à revendre rapidement ses parts, notamment en période de crise
- Risques naturels : Exposition aux tempêtes, incendies, sécheresses et maladies
- Frais d’entrée élevés : Les frais de souscription (8-12%) réduisent la performance globale
- Dépendance aux marchés du bois : Fluctuations possibles des prix en fonction de l’offre et la demande
- Complexité fiscale : Les avantages fiscaux exigent des engagements de long terme et peuvent être remis en question
- Investissement minimal significatif : Généralement entre 5 000 et 15 000 euros, moins accessible que certains placements financiers
La forêt reste néanmoins un excellent actif de diversification patrimoniale, particulièrement pour les investisseurs avec un horizon long et une sensibilité environnementale.
Peut-on investir dans un GFI via une assurance-vie ou un PEA ?
Non, les parts de GFI ne sont pas éligibles au Plan d’Épargne en Actions (PEA) ni à l’assurance-vie en tant qu’unités de compte. L’investissement doit se faire en direct (pleine propriété) ou via certains dispositifs spécifiques comme :
- Le démembrement de propriété (usufruit/nue-propriété)
- L’acquisition par une société à l’impôt sur le revenu (SCI familiale par exemple)
- Dans certains cas, via un contrat de capitalisation
Cette non-éligibilité aux enveloppes fiscales classiques est compensée par les avantages fiscaux propres aux investissements forestiers.
Quelle est la durée recommandée d'investissement dans un GFI ?
L’investissement en GFI doit être envisagé sur le long terme, idéalement :
- Durée minimale : 8 ans (correspondant à la durée d’engagement pour bénéficier de la réduction d’impôt)
- Durée recommandée : 15 à 20 ans pour bénéficier pleinement du cycle forestier et de l’appréciation potentielle des actifs
- Horizon optimal : Supérieur à 30 ans dans une optique de transmission patrimoniale (exonération totale des droits de succession)
La forêt est par nature un investissement de long terme, calé sur le cycle biologique des arbres. Une durée trop courte expose l’investisseur aux aléas de court terme (fluctuations du marché, évènements climatiques ponctuels) sans bénéficier de l’effet lissant du temps.
Existe-t-il des ETF ou des fonds indiciels liés à la forêt ?
Il n’existe pas en France d’ETF ou de fonds indiciels spécifiquement dédiés à l’investissement forestier direct et accessibles aux particuliers. Les alternatives incluent :
- ETF internationaux spécialisés dans les entreprises du secteur forestier (cotés principalement aux États-Unis)
- Actions de sociétés forestières cotées (rares en Europe)
- OPCVM thématiques investissant dans l’économie du bois (transformation, distribution)
Ces options présentent toutefois un profil de risque très différent des GFI, avec une exposition aux marchés financiers beaucoup plus importante et sans les avantages fiscaux des investissements forestiers directs.
Comment évolue la valeur des parts de GFI dans le temps ?
La valeur des parts de GFI évolue généralement selon trois facteurs :
- L’appréciation du foncier forestier : Historiquement entre 1% et 3% par an, avec des variations régionales importantes
- La croissance biologique des arbres : Augmentation naturelle du volume de bois, environ 2-5% par an selon les essences
- L’évolution des prix du bois : Variable selon les essences et les marchés
La combinaison de ces facteurs conduit généralement à une progression régulière mais modérée de la valeur des parts, avec une volatilité nettement inférieure à celle des actifs financiers classiques. Sur les 40 dernières années, la valeur des forêts françaises a progressé en moyenne de 3,5% par an, avec des périodes de forte hausse (années 2000) et de relative stabilité.