Mélanie Perkins : Histoire, Canva, fortune et entrepreneuriat féminin.

Alan Bourel - Arkefact Investissement - Gestion de patrimoine
Alan Bourel
Fondateur et ingénieur patrimonial
Temps de lecture
7 minutes

Introduction.

Dans l’univers des startups technologiques, certaines histoires se démarquent par leur caractère extraordinaire et inspirant. Celle de Mélanie Perkins, cofondatrice et PDG de Canva, est sans aucun doute l’une des plus remarquables. Partie d’une modeste salle de classe en Australie pour devenir l’une des femmes entrepreneurs les plus influentes au monde, son parcours exemplifie la persévérance, la vision et l’audace nécessaires pour réussir dans l’écosystème technologique mondial.

À seulement 37 ans, Mélanie Perkins a révolutionné le monde du design graphique en le rendant accessible à tous. Sa plateforme Canva, évaluée à plus de 40 milliards de dollars, compte aujourd’hui plus de 100 millions d’utilisateurs mensuels dans 190 pays. Mais derrière ce succès phénoménal se cache une histoire faite de rejets, d’échecs et de défis considérables qu’elle a su transformer en opportunités.

Cet article rédigé par notre cabinet de gestion de patrimoine Strasbourg, retrace le parcours extraordinaire de cette entrepreneure visionnaire, depuis ses humbles débuts comme professeur particulier à Perth jusqu’à son statut actuel de milliardaire révolutionnant l’industrie du design. Nous explorerons les obstacles qu’elle a rencontrés, les leçons qu’elle a tirées de ses échecs, et les principes qui ont guidé sa remarquable ascension.

L'histoire de Mélanie Perkins.

Jeunesse et premières inspirations.

Née en 1988 à Perth, en Australie occidentale, Mélanie Perkins est la fille d’un ingénieur australien et d’une enseignante malaisienne d’origine philippine. Cette double culture a façonné sa vision du monde et son approche des affaires. Dès son plus jeune âge, elle manifeste un esprit entrepreneurial, créant à 14 ans sa première entreprise : la confection et la vente d’écharpes faites main dans les marchés locaux.

"J'ai toujours été fascinée par l'idée de créer quelque chose à partir de rien et de le voir prendre vie."

Formation universitaire et premières observations.

À l’Université d’Australie-Occidentale, où elle étudie le commerce et les communications, Mélanie remarque les difficultés que rencontrent ses camarades avec les logiciels de design complexes comme Adobe Photoshop ou InDesign. La courbe d’apprentissage est abrupte, et les étudiants passent plus de temps à maîtriser les outils qu’à développer leur créativité.

C’est à 19 ans, alors qu’elle donne des cours particuliers pour financer ses études, que naît sa première véritable idée d’entreprise. En observant la frustration de ses élèves face aux logiciels de publication assistée par ordinateur (PAO), elle entrevoit la possibilité de créer une solution plus intuitive et accessible.

Les premières étapes entrepreneuriales.

Fusion Books : le laboratoire d'idées.

En 2007, à seulement 22 ans, Mélanie Perkins et son petit ami de l’époque (et futur mari) Cliff Obrecht lancent Fusion Books, une entreprise spécialisée dans la création d’annuaires scolaires. Leur concept est simple mais révolutionnaire : offrir aux écoles une plateforme en ligne intuitive permettant aux élèves de concevoir eux-mêmes leurs annuaires.

Des débuts modestes mais prometteurs.

Le couple installe leur premier « bureau » dans le salon de la mère de Mélanie à Perth. Sans financement extérieur, ils développent leur entreprise avec des moyens limités, réinvestissant chaque dollar gagné.

"Nous n'avions pas d'argent pour embaucher des développeurs, alors nous avons dû apprendre à être extrêmement efficaces avec nos ressources."

Premiers succès et vision élargie.

Fusion Books connaît un succès rapide en Australie et devient rapidement la plus grande entreprise d’annuaires scolaires du pays, avant de s’étendre à la Nouvelle-Zélande et à la France. Cette première réussite confirme l’intuition de Mélanie : il existe un besoin réel pour des outils de design accessibles aux non-professionnels.

Mais Mélanie voit plus grand. Pourquoi limiter ce concept aux annuaires scolaires ? Sa vision est de démocratiser le design pour tous les types de contenu, dans tous les secteurs. C’est ainsi que germe l’idée de Canva.

La création de Canva : un rêve ambitieux.

Une vision révolutionnaire.

L’ambition de Mélanie Perkins va bien au-delà de Fusion Books : elle souhaite créer un outil qui rendrait le design accessible à tous, partout dans le monde. Elle imagine une plateforme en ligne qui permettrait à n’importe qui de créer des designs professionnels sans formation spécifique.

Les premières démarches vers la Silicon Valley.

En 2010, elle présente son idée à Bill Tai, un investisseur en capital-risque américain renommé qui visite l’Australie. Bien qu’intrigué par le concept, Tai ne s’engage pas immédiatement, mais invite Mélanie à un événement pour entrepreneurs en Californie.

La quête du financement.

C’est le début d’une odyssée de trois ans pour convaincre les investisseurs de la Silicon Valley. Mélanie traverse l’océan avec détermination, dormant sur le canapé d’amis pour économiser de l’argent. Elle essuie d’innombrables refus mais persiste, affinant constamment son pitch et sa vision.

"J'ai dû voler vers San Francisco plus de 100 fois avant de réussir à lever des fonds. C'était épuisant, mais chaque refus m'apprenait quelque chose et me rendait plus déterminée."

La formation de l'équipe fondatrice.

Le tournant survient lorsque Mélanie rencontre Cameron Adams, ancien designer chez Google, qui devient le troisième cofondateur et directeur de la technologie de Canva. Son expertise technique complète parfaitement la vision commerciale et marketing de Mélanie et Cliff.

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Les obstacles majeurs et les échecs formateurs.

Le mur des rejets.

Entre 2011 et 2013, Mélanie essuie des centaines de refus d’investisseurs potentiels. Beaucoup doutent qu’une jeune Australienne sans formation technique puisse concurrencer des géants comme Adobe. D’autres estiment que le marché du design graphique est déjà saturé.

"Chaque non était douloureux, mais je savais que je n'avais besoin que d'un seul oui pour avancer."

Les défis techniques et d'ingénierie.

La vision de Canva nécessitait une technologie de pointe pour rendre l’édition graphique fluide dans un navigateur web, à une époque où HTML5 n’était pas encore largement adopté. Trouver et recruter des développeurs talentueux capables de concrétiser cette vision représentait un défi majeur.

Les barrières liées au genre et à l'origine.

Dans l’univers majoritairement masculin de la technologie, Mélanie a dû faire face à des préjugés sexistes. Sa jeunesse et son genre ont souvent été perçus comme des handicaps plutôt que comme des atouts.

"Je ne correspondais pas à l'image typique du fondateur de tech : je n'étais pas un homme, je n'étais pas américaine, je n'avais pas de formation en ingénierie."

Les erreurs techniques et stratégiques.

Le premier prototype de Canva ne répondait pas aux attentes en termes de performance et d’expérience utilisateur. L’équipe a dû recommencer presque à zéro, repensant l’architecture technique de la plateforme.

Le défi du recrutement.

Attirer des talents de classe mondiale en Australie, loin des grands centres technologiques, s’est avéré extrêmement difficile. Mélanie a dû redoubler d’ingéniosité pour convaincre des développeurs de premier plan de rejoindre son aventure.

Ces échecs n’ont jamais découragé Mélanie Perkins. Au contraire, elle les a transformés en opportunités d’apprentissage, affinant constamment sa vision et sa stratégie.

L'ascension fulgurante de Canva.

Le lancement officiel et les premiers succès.

Après trois années de persévérance acharnée, Mélanie Perkins et son équipe réussissent enfin à lever 3 millions de dollars auprès d’investisseurs américains et australiens, dont Bill Tai, qui devient l’un de ses plus fervents supporters.

En janvier 2014, Canva est officiellement lancé au public. La plateforme propose une interface glisser-déposer intuitive, des milliers de modèles et d’éléments graphiques, le tout avec un modèle freemium permettant à chacun d’y accéder gratuitement.

Une croissance exponentielle.

Le succès est immédiat : en un an, Canva attire plus d’un million d’utilisateurs. La plateforme répond parfaitement à un besoin non satisfait du marché : permettre aux non-designers de créer facilement des visuels de qualité professionnelle pour les réseaux sociaux, les présentations, les blogs, et bien d’autres supports.

Les piliers de la stratégie de croissance.

La stratégie de croissance de Canva repose sur plusieurs piliers fondamentaux :

Expérience utilisateur exceptionnelle

Mélanie insiste sur l’importance de créer un produit que les utilisateurs adorent utiliser. Chaque fonctionnalité est conçue pour être intuitive et satisfaisante.

Modèle économique freemium efficace

En offrant une version gratuite généreuse tout en proposant des fonctionnalités premium et des contenus payants, Canva a pu rapidement constituer une large base d’utilisateurs tout en générant des revenus substantiels.

Expansion internationale précoce

Dès ses débuts, Canva se positionne comme une entreprise mondiale, traduisant sa plateforme en plus de 100 langues et adaptant ses contenus aux spécificités culturelles de chaque marché.

Développement d’un écosystème complet

Au-delà de l’outil de design, Canva développe progressivement un écosystème complet incluant une bibliothèque de photos, d’illustrations et de polices, des fonctionnalités d’impression à la demande, et des solutions pour les équipes et les entreprises.

Les premières validations financières

En 2015, Canva lève 15 millions de dollars supplémentaires, valorisant l’entreprise à 345 millions de dollars. C’est le début d’une ascension vertigineuse.

La transformation en géant technologique.

Les étapes clés de l’expansion

À partir de 2016, Canva entre dans une phase d’hypercroissance, multipliant les levées de fonds et les acquisitions stratégiques :

2017 : Conquête du marché entreprise

L’entreprise lance Canva for Enterprise pour répondre aux besoins spécifiques des grandes organisations.

2018 : Diversification des fonctionnalités

Canva acquiert Zeetings, une plateforme de présentation interactive, et étend ses fonctionnalités vers la vidéo et l’animation.

2019 : Renforcement de l’écosystème de contenu

Canva fait l’acquisition de Pexels et Pixabay, deux des plus grandes banques d’images gratuites au monde, renforçant ainsi sa bibliothèque de contenus.

2020 : Adaptation à la nouvelle normalité

En pleine pandémie, Canva capitalise sur l’explosion du travail à distance et du contenu digital, doublant sa base d’utilisateurs.

2021 : Élargissement de l’offre de produits

L’entreprise se diversifie dans l’édition de documents, la création de sites web et les présentations interactives, devenant une véritable suite de productivité créative.

La consécration financière.

Ces développements stratégiques portent leurs fruits : en septembre 2021, Canva lève 200 millions de dollars supplémentaires, valorisant l’entreprise à 40 milliards de dollars. Mélanie Perkins et Cliff Obrecht, désormais mariés, deviennent l’un des couples les plus riches d’Australie, avec une fortune estimée à plus de 6,5 milliards de dollars chacun.

Mais le plus remarquable dans cette success story n’est peut-être pas la valorisation astronomique de l’entreprise, mais son impact social.

La fortune de Mélanie Perkins.

Sa fortune personnelle en 2025.

Fortune personnelle en 2025.
0 Mds$

En 2025, la fortune personnelle de Mélanie Perkins est estimée à environ 7,5 milliards de dollars, ce qui fait d’elle l’une des femmes les plus riches d’Australie et l’une des plus jeunes femmes milliardaires self-made au monde.

La croissance spectaculaire de Canva.

Cette fortune provient essentiellement de sa participation dans Canva, dont la valorisation a connu une progression fulgurante :

  • 3,5 millions de dollars en 2013 (première levée de fonds)
  • 345 millions de dollars en 2015
  • 3,2 milliards de dollars en 2019
  • 15 milliards de dollars en 2020
  • 40 milliards de dollars en 2021

Un mode de vie en accord avec ses valeurs.

Malgré cette immense richesse, Mélanie conserve un mode de vie relativement modeste. Elle et son mari Cliff vivent dans un appartement simple à Sydney et se concentrent sur la gestion de leur entreprise et leurs initiatives philanthropiques plutôt que sur l’accumulation de biens matériels.

"L'argent n'a jamais été notre motivation. Dès le début, nous voulions créer quelque chose d'utile qui aurait un impact positif sur le monde."

Une fortune au service d'une cause.

Il est important de noter que cette fortune est en grande partie théorique, basée sur la valorisation de l’entreprise lors des dernières levées de fonds. Conformément à leur engagement philanthropique, Mélanie et Cliff prévoient de donner la majorité de cette richesse à des causes caritatives au cours de leur vie.

Conclusion.

L’histoire de Mélanie Perkins est bien plus qu’un simple récit de réussite entrepreneuriale ; c’est un témoignage inspirant de ce que peuvent accomplir la vision, la persévérance et l’engagement envers un objectif plus grand que soi.

Partie d’une salle de classe en Australie avec une idée simple mais révolutionnaire, Mélanie a surmonté d’innombrables obstacles pour construire l’une des entreprises technologiques les plus valorisées au monde. En démocratisant le design graphique, elle a permis à des millions de personnes de communiquer leurs idées visuellement et de libérer leur créativité.

Mais peut-être plus important encore, Mélanie Perkins a redéfini ce que signifie être un entrepreneur à succès au 21e siècle. Elle démontre qu’il est possible de concilier ambition commerciale et impact social positif, de créer de la valeur économique tout en restant fidèle à ses valeurs humaines.

Alors que Canva continue de croître et d’évoluer, l’engagement de Mélanie à utiliser sa réussite pour faire du monde un endroit meilleur offre un modèle inspirant pour les entrepreneurs de demain. Son parcours nous rappelle que le véritable succès ne se mesure pas seulement en milliards de dollars, mais aussi en vies transformées et en opportunités créées.

Dans un monde où la technologie peut parfois sembler déshumanisante, l’histoire de Mélanie Perkins nous montre comment l’innovation, guidée par des valeurs humanistes, peut devenir une force puissante pour le bien commun.

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Questions

FAQ.

Mélanie Perkins est une entrepreneure australienne, cofondatrice et PDG de Canva, une plateforme de design graphique en ligne. Elle est célèbre pour avoir révolutionné l’industrie du design en le rendant accessible à tous et pour être devenue l’une des plus jeunes femmes milliardaires self-made au monde.

Mélanie Perkins est née en 1988 à Perth, en Australie. Elle a donc 37 ans en 2025.

En 2025, la fortune de Mélanie Perkins est estimée à environ 7,5 milliards de dollars, principalement issue de sa participation dans Canva, valorisée à plus de 40 milliards de dollars.

Canva est une plateforme de conception graphique en ligne qui permet aux utilisateurs de créer facilement des designs professionnels sans formation préalable. Elle propose une interface intuitive, des milliers de modèles et d’éléments graphiques, ainsi qu’une bibliothèque de photos, d’illustrations et de polices.

L’idée de Canva est née lorsque Mélanie donnait des cours d’infographie à l’université et constatait que les étudiants avaient beaucoup de mal à maîtriser les logiciels de design complexes comme Photoshop. Elle a imaginé une solution plus simple et accessible à tous.

Mélanie a fait face à de nombreux défis, notamment des centaines de rejets d’investisseurs, des difficultés techniques pour développer la plateforme, des préjugés en tant que femme entrepreneure, et la complexité de construire une entreprise mondiale depuis l’Australie.

Mélanie croit en un entrepreneuriat à impact social positif. Elle considère que le succès d’une entreprise doit être mesuré non seulement par sa rentabilité, mais aussi par sa capacité à améliorer le monde.

Le « Two-Step Plan » est l’engagement pris par Mélanie et son mari Cliff de : 1) faire de Canva l’une des entreprises les plus précieuses au monde, et 2) utiliser cette richesse pour avoir l’impact le plus positif possible sur le monde, notamment en donnant 90% de leur fortune personnelle à des causes humanitaires.

Le succès de Canva repose sur plusieurs facteurs : une expérience utilisateur exceptionnelle, un modèle freemium efficace, une expansion internationale précoce, et le développement d’un écosystème complet de création graphique répondant aux besoins d’un large éventail d’utilisateurs.

Mélanie conseille de développer une vision claire et ambitieuse, de persévérer face aux échecs, de commencer petit mais de penser grand, de créer une culture d’entreprise forte, et de se concentrer sur la création de valeur pour les utilisateurs avant la création de richesse personnelle.

À travers la Canva Foundation, Mélanie soutient diverses causes, notamment la lutte contre la pauvreté mondiale, l’éducation, la santé, et la protection de l’environnement. Elle a également lancé des initiatives comme « Print & Plant » qui plante un arbre pour chaque commande d’impression passée via Canva.

Contrairement à Adobe qui cible principalement les professionnels du design, Canva s’adresse à un public plus large, notamment les non-designers. Canva se distingue par sa simplicité d’utilisation, son modèle freemium, et son approche centrée sur le cloud, tandis qu’Adobe offre des fonctionnalités plus avancées et spécialisées.

Mélanie envisage Canva comme une entreprise centenaire qui continuera à démocratiser la créativité. Elle prévoit d’étendre les capacités de la plateforme vers l’intelligence artificielle, la vidéo, la réalité augmentée, tout en restant fidèle à sa mission d’accessibilité.

Avant Canva, Mélanie a cofondé Fusion Books en 2007, une entreprise spécialisée dans la création d’annuaires scolaires qui est devenue la plus grande entreprise d’annuaires scolaires en Australie.

Mélanie met l’accent sur l’importance de prendre soin de sa santé physique et mentale. Elle pratique régulièrement le kitesurf avec son mari Cliff, une activité qui lui permet de se déconnecter et de recharger ses batteries.