Fiscalité en cas de décès assurance vie : guide 2025.

Arkefact Conseil en gestion de patrimoine - Bourel Alan
Alan Bourel
Fondateur et ingénieur patrimonial
Date de rédaction
30/10/2025

Introduction.

L’assurance vie constitue l’un des placements préférés des Français, et pour cause : elle offre des avantages fiscaux particulièrement attractifs, notamment en matière de transmission du patrimoine. Comprendre la fiscalité applicable en cas de décès de l’assuré est essentiel pour optimiser la protection de ses proches et maximiser le capital transmis.

Cet article rédigé par Arkefact Nice propose un tour d’horizon complet des règles fiscales applicables aux capitaux décès de l’assurance vie. Vous découvrirez la distinction fondamentale entre versements avant et après 70 ans, les abattements fiscaux dont vous pouvez bénéficier, les taux de prélèvement applicables selon les situations, ainsi que les stratégies d’optimisation pour transmettre votre patrimoine dans les meilleures conditions. Des exemples pratiques illustrent chaque dispositif pour vous permettre d’appréhender concrètement les enjeux fiscaux de votre contrat d’assurance vie.

Les principes fondamentaux de la fiscalité de l'assurance vie au décès.

Une fiscalité avantageuse par rapport à la succession classique;

Contrairement aux biens transmis par succession traditionnelle, les capitaux versés par une assurance vie bénéficient d’un régime fiscal spécifique et généralement plus favorable. Cette particularité fait de l’assurance vie un outil de transmission patrimoniale privilégié. Les sommes versées aux bénéficiaires désignés ne font pas partie de la succession au sens du Code civil, ce qui leur confère un statut fiscal particulier.

La distinction cruciale : date des versements.

La fiscalité applicable aux capitaux décès dépend essentiellement de deux critères majeurs : la date à laquelle les primes ont été versées sur le contrat et l’âge de l’assuré au moment de ces versements. Cette distinction entre les versements effectués avant et après les 70 ans de l’assuré est fondamentale et conditionne l’ensemble du traitement fiscal.

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La fiscalité des versements effectués avant 70 ans.

Le régime fiscal privilégié.

Les primes versées avant le 70ème anniversaire de l’assuré bénéficient du régime fiscal le plus avantageux. Ce régime s’applique au capital constitué par ces versements, intérêts et plus-values compris. Il s’agit d’un prélèvement spécifique forfaitaire qui se substitue aux droits de succession classiques.

L'abattement de 152 500 euros par bénéficiaire.

Chaque bénéficiaire désigné dispose d’un abattement fiscal de 152 500 euros. Cet abattement s’applique sur la part du capital décès qui lui revient, calculée sur les sommes issues des versements effectués avant les 70 ans de l’assuré. Il s’agit d’un avantage considérable qui permet de transmettre des capitaux importants en totale exonération fiscale.

L’abattement est personnel à chaque bénéficiaire. Ainsi, si trois bénéficiaires sont désignés à parts égales, chacun bénéficiera individuellement de l’abattement de 152 500 euros, soit un total de 457 500 euros transmis en franchise de taxation.

Le prélèvement au-delà de l'abattement.

Au-delà de l’abattement de 152 500 euros par bénéficiaire, les sommes transmises sont soumises à un prélèvement forfaitaire spécifique dont les taux sont particulièrement modérés :

  • 20% sur la fraction de la part taxable comprise entre 152 500 euros et 852 500 euros par bénéficiaire
  • 31,25% sur la fraction de la part taxable excédant 852 500 euros par bénéficiaire

Ces taux sont nettement inférieurs aux droits de succession classiques, qui peuvent atteindre 45% en ligne directe, et jusqu’à 60% pour les bénéficiaires sans lien de parenté avec le défunt.

La fiscalité des versements effectués après 70 ans.

Un régime moins favorable mais toujours avantageux.

Les primes versées après le 70ème anniversaire de l’assuré relèvent d’un régime fiscal différent, généralement moins favorable, mais qui conserve néanmoins des avantages par rapport à la succession classique. Seules les primes versées sont soumises à taxation, les intérêts et plus-values générés par ces versements étant totalement exonérés.

L'abattement global de 30 500 euros.

Pour l’ensemble des versements effectués après 70 ans, tous bénéficiaires confondus, un abattement global de 30 500 euros s’applique. Contrairement à l’abattement de 152 500 euros qui est individuel, celui-ci est unique et partagé entre tous les bénéficiaires. Au-delà de cet abattement, les primes versées sont réintégrées dans la succession et soumises aux droits de succession de droit commun selon le lien de parenté entre le défunt et chaque bénéficiaire.

Les droits de succession applicables.

Une fois l’abattement de 30 500 euros déduit, les primes versées après 70 ans sont soumises aux droits de succession classiques. Les taux et abattements varient selon le degré de parenté :

  • En ligne directe (enfants, petits-enfants) : après un abattement de 100 000 euros par enfant (distinct de l’abattement spécifique assurance vie), le barème progressif s’applique de 5% à 45% selon le montant transmis.
  • Entre époux et partenaires de PACS : exonération totale de droits de succession.
  • Entre frères et sœurs : abattement de 15 932 euros puis taxation à 35% jusqu’à 24 430 euros et 45% au-delà.
  • Entre autres parents : les taux varient de 55% (autres parents jusqu’au 4ème degré) à 60% (personnes sans lien de parenté).

Les contrats mixtes : versements avant et après 70 ans.

La distinction des enveloppes fiscales.

Dans la pratique, de nombreux contrats d’assurance vie comportent à la fois des versements effectués avant et après 70 ans. Dans ce cas, il convient de distinguer deux enveloppes fiscales distinctes au sein du même contrat. Chaque enveloppe sera soumise à son régime fiscal propre, et les compagnies d’assurance sont tenues de suivre cette distinction pour calculer correctement la fiscalité applicable au décès.

Le calcul proportionnel.

Pour déterminer la part du capital décès relevant de chaque régime, on applique généralement un calcul proportionnel. Si 80% des versements ont été effectués avant 70 ans et 20% après, le capital décès sera réparti selon ces mêmes proportions entre les deux régimes fiscaux, sauf si la compagnie d’assurance peut identifier précisément les produits générés par chaque catégorie de versements.

Les cas particuliers d'exonération totale.

Le conjoint survivant et le partenaire de PACS.

Le conjoint survivant et le partenaire lié par un PACS bénéficient d’une exonération totale des prélèvements et droits sur les capitaux décès issus d’un contrat d’assurance vie, quelle que soit la date des versements et quel que soit le montant transmis. Cette exonération constitue un avantage majeur pour protéger son conjoint.

Il est important de noter que le concubinage, même notoire et de longue durée, ne donne pas droit à cette exonération. Seul le mariage ou le PACS permettent d’en bénéficier.

Les contrats en déshérence et la recherche de bénéficiaires.

Lorsqu’un contrat d’assurance vie n’a pas de bénéficiaire désigné ou que les bénéficiaires désignés sont décédés ou introuvables, le capital est réintégré dans la succession et soumis aux droits de succession classiques. Les compagnies d’assurance ont désormais l’obligation de rechercher activement les bénéficiaires et de déclarer les contrats non réclamés.

Conclusion.

La fiscalité de l’assurance vie en cas de décès constitue un avantage patrimonial majeur qui justifie le succès de ce placement auprès des Français. La distinction entre versements avant et après 70 ans, les abattements généreux, et les taux de prélèvement modérés en font un outil privilégié de transmission du patrimoine, nettement plus favorable que la succession classique dans la majorité des cas.

Pour optimiser pleinement ces avantages, il est essentiel de bien comprendre les mécanismes fiscaux applicables, d’anticiper ses versements, de rédiger soigneusement sa clause bénéficiaire, et de s’entourer de conseils professionnels adaptés à sa situation personnelle. L’assurance vie doit s’inscrire dans une stratégie patrimoniale globale, en articulation avec les autres outils de transmission disponibles.

Face à la complexité des règles fiscales et aux enjeux financiers importants, il est vivement recommandé de consulter un conseiller en gestion de patrimoine ou un notaire pour adapter sa stratégie d’assurance vie à sa situation familiale et patrimoniale spécifique.

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Questions

FAQ.

La fiscalité en cas de décès assurance vie correspond aux règles d’imposition appliquées aux capitaux transmis aux bénéficiaires après le décès du souscripteur. Elle dépend notamment de l’âge de l’assuré au moment des versements et du lien de parenté avec le bénéficiaire.

La fiscalité en cas de décès assurance vie varie selon la date de souscription, l’âge au moment des versements (avant ou après 70 ans) et le montant transmis. Des abattements fiscaux spécifiques s’appliquent avant taxation.

Pour les versements effectués avant 70 ans, chaque bénéficiaire profite d’un abattement de 152 500 €, puis les sommes au-delà sont taxées à 20 % jusqu’à 700 000 €, et 31,25 % au-delà.

Après 70 ans, seuls les versements supérieurs à 30 500 € sont soumis aux droits de succession. Les gains générés par le contrat sont, eux, exonérés d’impôt.

C’est le bénéficiaire désigné du contrat qui supporte la fiscalité en cas de décès assurance vie, selon les règles applicables au type de versements reçus.

Oui. Le lien de parenté influe sur la fiscalité en cas de décès assurance vie, notamment lorsqu’il s’agit d’un conjoint, partenaire de PACS ou d’un enfant, car certains bénéficient d’une exonération totale.

Non. Le conjoint survivant et le partenaire de PACS sont exonérés de toute fiscalité en cas de décès assurance vie, quel que soit le montant transmis.

La fiscalité en cas de décès assurance vie prévoit plusieurs exonérations : conjoint, partenaire de PACS, et abattements selon les versements avant ou après 70 ans.

Le bénéficiaire doit remplir une déclaration partielle de succession (formulaire 2705-A) afin que l’administration fiscale applique les règles de la fiscalité en cas de décès assurance vie.

Oui, les enfants bénéficient chacun d’un abattement de 152 500 € sur les sommes versées avant 70 ans, puis sont taxés selon le barème spécifique.

Les contrats d’assurance vie souscrits avant le 20 novembre 1991 ou alimentés avant le 13 octobre 1998 bénéficient de régimes fiscaux avantageux, parfois totalement exonérés.

Pour réduire la fiscalité en cas de décès assurance vie, il est conseillé d’effectuer les versements avant 70 ans, de diversifier les bénéficiaires et d’utiliser plusieurs contrats.

Les non-résidents fiscaux français peuvent être soumis à la fiscalité en cas de décès assurance vie en France si le bénéficiaire est résident français ou si les fonds proviennent de France.

La fiscalité en cas de décès assurance vie ne peut être totalement évitée, mais elle peut être fortement réduite par une bonne anticipation successorale et une rédaction soignée de la clause bénéficiaire.