Fiscalité location saisonnière : régimes applicables et prélèvements sociaux.

Sommaire.
Introduction.
La location saisonnière connaît un essor considérable en France, portée par l’économie collaborative et les plateformes comme Airbnb, Abritel ou Booking. Si cette activité peut générer des revenus attractifs, elle implique également des obligations fiscales précises que tout propriétaire doit connaître.
Cet article rédigé par Arkefact Montpellier propose un décryptage complet de la fiscalité applicable à la location saisonnière, des régimes d’imposition aux stratégies d’optimisation, en passant par les obligations déclaratives et les pièges à éviter. Ce guide détaillé vous permettra de comprendre l’ensemble des règles fiscales applicables à la location meublée de courte durée et de faire les choix les plus judicieux pour votre situation.
Définition et cadre juridique de la location saisonnière.
Définition.
La location saisonnière, également appelée location meublée de tourisme, désigne la mise à disposition d’un logement meublé à une clientèle de passage pour de courtes périodes. Selon le Code du tourisme, il s’agit d’hébergements meublés destinés à une clientèle qui n’y élit pas domicile et qui y effectue un séjour caractérisé par une location à la journée, à la semaine ou au mois.
Cadre juridique.
Cette activité se distingue de la location meublée classique par sa durée limitée et son caractère touristique. Le logement doit être décemment meublé, c’est-à-dire équipé de tous les éléments nécessaires à une occupation normale : literie, électroménager, vaisselle, mobilier, etc.
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Les deux régimes fiscaux applicables.
Le régime micro-BIC.
Le régime micro-BIC constitue le régime de base pour les propriétaires dont les revenus locatifs annuels ne dépassent pas certains seuils. Pour 2025, ce seuil s’établit à 77 700 euros de recettes annuelles pour les locations meublées classiques et à 188 700 euros pour les meublés de tourisme classés.
Ce régime présente l’avantage de la simplicité : le loueur déclare uniquement le montant brut de ses recettes, et l’administration fiscale applique automatiquement un abattement forfaitaire représentatif des charges. Cet abattement s’élève à 50% pour les locations meublées standard, avec un minimum de 305 euros. Pour les meublés de tourisme classés et les chambres d’hôtes, l’abattement est majoré à 71%, offrant ainsi un avantage fiscal substantiel.
Le calcul est donc particulièrement simple : si vous percevez 30 000 euros de revenus locatifs en location meublée classique, votre revenu imposable sera de 15 000 euros (après abattement de 50%). Cette somme sera ensuite intégrée à vos autres revenus et imposée selon votre tranche marginale d’imposition.
Le régime réel.
Le régime réel s’applique obligatoirement lorsque les recettes dépassent les seuils du micro-BIC, mais peut également être choisi sur option même en deçà de ces seuils. Ce choix peut s’avérer judicieux lorsque les charges réelles excèdent l’abattement forfaitaire du micro-BIC.
Sous ce régime, le propriétaire déduit l’ensemble de ses charges réelles de ses recettes locatives. Ces charges comprennent notamment les intérêts d’emprunt, les charges de copropriété, la taxe foncière, les frais d’assurance, les dépenses d’entretien et de réparation, les frais de gestion locative, les honoraires comptables, et surtout, les amortissements du bien et du mobilier.
L’amortissement constitue l’un des avantages majeurs du régime réel. Il permet de déduire fiscalement la dépréciation du bien immobilier et de ses équipements, sans décaissement réel. Typiquement, le gros œuvre s’amortit sur 40 à 50 ans, les aménagements sur 15 à 25 ans, et le mobilier sur 5 à 10 ans. Cette charge fictive peut générer des déficits fiscaux reportables sur les bénéfices futurs de même nature pendant dix ans.
Le statut de Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP).
Critères d'éligibilité.
La majorité des propriétaires pratiquant la location saisonnière relèvent du statut de Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP). Ce statut s’applique automatiquement lorsque les recettes annuelles sont inférieures à 23 000 euros ou représentent moins de 50% des revenus globaux du foyer fiscal.
Avantages fiscaux.
Le statut LMNP présente plusieurs avantages fiscaux. Les déficits éventuels générés sous le régime réel sont imputables sur les revenus de location meublée des dix années suivantes. De plus, en cas de plus-value à la revente, celle-ci est imposée selon le régime des plus-values immobilières des particuliers, avec un abattement progressif conduisant à une exonération totale après 22 ans de détention pour l’impôt sur le revenu et 30 ans pour les prélèvements sociaux.
Formalités d'immatriculation.
Pour bénéficier du statut LMNP, il est indispensable de s’immatriculer au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) via le guichet unique des formalités des entreprises. Cette démarche, gratuite, doit être effectuée dans les quinze jours suivant le début de l’activité.
Le statut de Loueur en Meublé Professionnel (LMP).
Conditions d'accès au statut LMP.
Lorsque les recettes annuelles dépassent 23 000 euros ET représentent plus de 50% des revenus du foyer fiscLe statut de Loueur en Meublé Professionnel (LMP) s’applique dès lors que les recettes locatives annuelles excèdent 23 000 € et qu’elles représentent plus de 50 % des revenus du foyer fiscal.
Avantages fiscaux du LMP.
Sur le plan fiscal, le statut LMP permet d’imputer sans limite les déficits générés par l’activité sur le revenu global du foyer, offrant ainsi un puissant levier d’optimisation.
En cas de cession, les plus-values relèvent du régime des plus-values professionnelles, avec une exonération totale si l’activité est exercée depuis au moins cinq ans et que les recettes sont inférieures à 90 000 € (exonération partielle jusqu’à 126 000 €).
Ce dispositif confère au LMP un potentiel d’efficacité patrimoniale rare, notamment dans une stratégie de détention à long terme.
Conséquences sociales et patrimoniales.
Le statut LMP entraîne une affiliation au régime de Sécurité sociale des indépendants, impliquant le paiement de cotisations sociales calculées sur le résultat net de l’activité.
Sur le plan patrimonial, les biens détenus dans le cadre du LMP sont intégrés à l’assiette de l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI), sauf si l’activité constitue l’activité principale du foyer, auquel cas une exonération totale est possible.
En cas de transmission, ces biens sont soumis aux droits de succession de droit commun, mais l’abattement de 100 000 € par enfant reste applicable, comme pour toute transmission entre parent et enfant.
Les prélèvements sociaux.
Taux et composition des prélèvements.
Quel que soit le régime fiscal choisi, les revenus de location saisonnière sont soumis aux prélèvements sociaux au taux global de 17,2%. Ces prélèvements se décomposent en Contribution Sociale Généralisée (CSG) à 9,2%, Contribution au Remboursement de la Dette Sociale (CRDS) à 0,5%, et prélèvement de solidarité à 7,5%.
Assiette de calcul selon le régime.
Sous le régime micro-BIC, les prélèvements sociaux s’appliquent sur le revenu net après abattement. Sous le régime réel, ils portent sur le bénéfice imposable après déduction de toutes les charges. Si l’activité génère un déficit, aucun prélèvement social n’est dû au titre de cette activité.
Conclusion.
La fiscalité de la location saisonnière, bien que complexe, offre des opportunités d’optimisation intéressantes pour les propriétaires qui maîtrisent les règles applicables. Le choix du régime fiscal, du statut juridique et de la structuration de l’activité doit s’effectuer en fonction de la situation personnelle de chaque loueur, de ses objectifs patrimoniaux et du potentiel locatif de son bien.
Face à la multiplication des règles et à leur évolution constante, il est vivement recommandé de se faire accompagner par un expert-comptable ou un conseiller fiscal spécialisé en location meublée. Cet investissement initial permettra d’éviter les erreurs coûteuses et d’optimiser la rentabilité nette de votre investissement locatif sur le long terme.
La transparence et le respect scrupuleux des obligations déclaratives constituent la meilleure stratégie pour exercer sereinement une activité de location saisonnière et en tirer des revenus complémentaires pérennes.
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Questions
FAQ.
Qu'est-ce que la fiscalité location saisonnière ?
La fiscalité location saisonnière regroupe les règles fiscales applicables aux revenus générés par la location de courte durée, comme Airbnb, Booking ou autres plateformes.
Quels revenus sont imposables en location saisonnière ?
Tous les loyers perçus sont imposables, y compris les charges récupérées auprès du locataire et les prestations annexes (ménage, linge, etc.).
Quels régimes fiscaux s’appliquent à la location saisonnière ?
Micro-BIC : abattement forfaitaire de 50 % ou 71 % selon le type de location
Régime réel : déduction des charges et amortissements pour calculer le bénéfice imposable
Quelle est la différence entre location meublée classique et location saisonnière ?
La location saisonnière est toujours considérée comme meublée, mais se distingue par la courte durée et la location touristique.
Comment déclarer les revenus d’une location saisonnière ?
Les revenus doivent être déclarés sur la déclaration complémentaire de revenus (formulaire 2042 C PRO) dans la catégorie BIC.
Quelles charges peut-on déduire en fiscalité location saisonnière ?
Les charges déductibles incluent : intérêts d’emprunt, taxe foncière, assurance, travaux, frais de gestion et amortissements du mobilier et du bien.
Quelle est l’imposition des plateformes comme Airbnb ?
Les plateformes transmettent les revenus à l’administration fiscale pour certains cas, mais la responsabilité de la déclaration incombe toujours au propriétaire.
Quels sont les abattements fiscaux en micro-BIC pour location saisonnière ?
50 % pour location meublée classique
71 % pour location meublée de type meublé touristique classé
La location saisonnière est-elle soumise à la TVA ?
Elle est généralement exonérée de TVA si le logement n’est pas proposé avec des services hôteliers (petit-déjeuner, nettoyage quotidien, réception).
Peut-on amortir le bien en location saisonnière ?
Oui, sous le régime réel, le propriétaire peut amortir le prix du logement et du mobilier pour réduire son bénéfice imposable.
Quelle est la différence entre micro-BIC et régime réel ?
Micro-BIC : simple, abattement automatique mais pas de déduction des charges réelles
Régime réel : plus complexe, permet de déduire les charges réelles et amortir le bien, souvent plus avantageux pour les biens à forte rentabilité
Faut-il un numéro SIRET pour la fiscalité location saisonnière ?
Oui, pour la location meublée non professionnelle, il faut généralement obtenir un SIRET si vous louez régulièrement et que vous êtes considéré comme loueur en meublé professionnel ou LMNP.
La taxe de séjour est-elle obligatoire ?
Oui, les propriétaires doivent collecter la taxe de séjour auprès des locataires et la reverser à la mairie.
