Fiscalité plus value immobilière : régime, fiscalité et cas d'exonération.

Arkefact Conseil en gestion de patrimoine - Bourel Alan
Alan Bourel
Fondateur et ingénieur patrimonial
Date de rédaction
15/10/2025

Introduction.

La fiscalité de la plus-value immobilière constitue un élément essentiel à maîtriser pour tout propriétaire souhaitant vendre un bien immobilier en France. Comprendre les mécanismes de taxation, les abattements applicables et les stratégies d’optimisation peut vous permettre d’économiser des milliers d’euros lors d’une transaction immobilière.

Cet article rédigé par Arkefact Nice propose une analyse approfondie et détaillée de la fiscalité des plus-values immobilières : du calcul de base aux stratégies d’optimisation légales, en passant par les cas d’exonération et les situations particulières. Vous y trouverez toutes les informations nécessaires pour comprendre comment sera imposée votre plus-value et comment optimiser votre situation fiscale.

Qu'est-ce qu'une plus-value immobilière ?

Définition.

La plus-value immobilière représente le gain réalisé lors de la vente d’un bien immobilier. Elle correspond à la différence entre le prix de vente et le prix d’acquisition du bien. Cette plus-value est considérée comme un revenu exceptionnel et fait l’objet d’une taxation spécifique en France.

Calcul de la plus-value brute.

  • Plus-value brute = Prix de vente – Prix d’acquisition

Le prix de vente correspond au montant réellement perçu par le vendeur, déduction faite des frais supportés par le vendeur (diagnostics obligatoires, frais de mainlevée d’hypothèque). Le prix d’acquisition peut être majoré de certains frais et dépenses, notamment :

  • Les frais d’acquisition (frais de notaire, droits d’enregistrement, commissions versées à des intermédiaires) : ils peuvent être retenus pour leur montant réel justifié ou évalués forfaitairement à 7,5% du prix d’achat
  • Les dépenses de construction, reconstruction, agrandissement ou amélioration : à condition qu’elles n’aient pas déjà été déduites des revenus fonciers et qu’elles soient justifiées par des factures. À défaut de justificatifs, pour les biens détenus depuis plus de 5 ans, une majoration forfaitaire de 15% du prix d’acquisition peut être appliquée

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Le régime fiscal applicable.

Taux d'imposition.

La plus-value immobilière en France n’est pas soumise à la flat tax, mais à un régime spécifique. Elle est imposée à 19 % au titre de l’impôt sur le revenu et à 17,2 % de prélèvements sociaux, soit un taux global de 36,2 % sur la plus-value nette imposable.

Ce taux diminue toutefois avec la durée de détention grâce à un système d’abattements annuels :

  • Pour l’impôt sur le revenu, la plus-value bénéficie d’un abattement de 6 % par an de la 6ᵉ à la 21ᵉ année, puis 4 % la 22ᵉ année, conduisant à une exonération totale après 22 ans.
  • Pour les prélèvements sociaux, l’abattement est de 1,65 % par an de la 6ᵉ à la 21ᵉ année, 1,60 % la 22ᵉ année, puis 9 % par an de la 23ᵉ à la 30ᵉ année, soit une exonération complète après 30 ans.

En pratique, la fiscalité reste lourde sur les reventes rapides, mais elle s’allège progressivement avec le temps, jusqu’à disparaître totalement au-delà de 30 ans de détention.

La taxe supplémentaire sur les plus-values élevées.

Depuis 2013, une surtaxe s’applique aux plus-values nettes imposables supérieures à 50 000 €, en plus du taux global de 36,2 %.
Le taux est progressif et calculé selon un barème précis, avec un mécanisme de lissage (pour éviter les effets de seuil).

Barème officiel :

  • De 50 001 € à 60 000 € → 2 %
  • De 60 001 € à 100 000 € → 2 % + (PV – 60 000) × 1/20
  • De 100 001 € à 110 000 € → 3 %
  • De 110 001 € à 150 000 € → 3 % + (PV – 110 000) × 1/10
  • De 150 001 € à 160 000 € → 4 %
  • De 160 001 € à 200 000 € → 4 % + (PV – 160 000) × 15/1000
  • De 200 001 € à 250 000 € → 5 %
  • De 250 001 € à 260 000 € → 5 % + (PV – 250 000) × 10/1000
  • Au-delà de 260 000 € → 6 %

Les cas d'exonération totale.

Résidence principale.

La vente de la résidence principale du vendeur est totalement exonérée d’impôt sur la plus-value. Pour bénéficier de cette exonération, le bien doit constituer la résidence habituelle et effective du vendeur au jour de la cession. L’exonération s’étend également aux dépendances immédiates et nécessaires (garage, cave, parking) vendues simultanément.

L’administration fiscale tolère un délai raisonnable entre le départ du logement et sa vente, généralement considéré comme normal s’il n’excède pas un an. Ce délai peut être plus long si le vendeur peut justifier des raisons objectives qui ont retardé la vente (nécessité de réaliser des travaux, difficultés à trouver un acquéreur dans un marché atone).

Première cession d'un logement autre que la résidence principale.

Un propriétaire qui n’a pas été propriétaire de sa résidence principale au cours des quatre années précédant la vente peut bénéficier d’une exonération totale lors de la cession d’un logement autre que sa résidence principale, à condition de réinvestir le produit de la vente dans l’acquisition ou la construction de sa résidence principale dans un délai de 24 mois.

Prix de cession inférieur à 15 000 euros.

Les cessions dont le prix de vente est inférieur ou égal à 15 000 euros sont totalement exonérées. Ce seuil s’apprécie pour chaque cession et par vendeur, ce qui signifie qu’un couple peut potentiellement bénéficier d’un seuil de 30 000 euros s’il vend en indivision.

Autres cas d'exonération.

D’autres situations spécifiques permettent une exonération :

  • Les titulaires d’une pension vieillesse ou d’une carte d’invalidité, sous conditions de ressources
  • Les personnes résidant dans un établissement social ou médico-social (EHPAD, maison de retraite) sous conditions
  • La vente d’un logement situé en France par un non-résident fiscal français, sous certaines conditions de prix et de réinvestissement

Optimisation fiscale : stratégies légales.

Valoriser le prix d'acquisition.

Pour réduire la plus-value imposable, il est essentiel de maximiser le prix d’acquisition en intégrant tous les éléments déductibles :

  • Les frais d’acquisition réels : Conservez précieusement tous les justificatifs (acte notarié, frais de notaire, droits d’enregistrement, honoraires d’agence). Si ces frais réels sont supérieurs au forfait de 7,5%, leur prise en compte effective permet de réduire la plus-value.

  • Les travaux d’amélioration : Les dépenses de travaux qui apportent un élément de confort nouveau ou améliorent le bien sont déductibles. Il s’agit par exemple de l’installation d’une salle de bain supplémentaire, d’un système de chauffage central, de l’aménagement de combles. En revanche, les travaux d’entretien ou de réparation ne sont pas déductibles.

Pour les biens détenus depuis plus de 5 ans, si vous ne disposez pas de factures, vous pouvez opter pour la majoration forfaitaire de 15% du prix d’acquisition, ce qui peut s’avérer très avantageux.

Optimiser la durée de détention.

Le temps joue en faveur du vendeur. Si vous approchez d’un seuil d’abattement significatif (notamment la 22ème année pour l’exonération de l’impôt sur le revenu ou la 30ème année pour l’exonération totale), il peut être judicieux de différer la vente de quelques mois pour franchir ce palier.

Cette stratégie doit néanmoins être mise en balance avec les contraintes du marché immobilier et vos besoins de liquidité. Une vente différée dans un marché baissier pourrait annuler l’avantage fiscal.

Vente en démembrement.

La vente en nue-propriété ou en usufruit peut présenter des avantages fiscaux. Lorsque le bien est démembré, la plus-value est calculée séparément pour l’usufruitier et le nu-propriétaire, en fonction de la valeur respective de leurs droits au moment de la vente.

Conclusion.

La fiscalité de la plus-value immobilière est un sujet complexe qui nécessite une bonne compréhension des mécanismes d’imposition et des stratégies d’optimisation disponibles. Avec un taux global de taxation de 36,2%, voire plus de 42% pour les plus-values importantes, l’enjeu financier est considérable.

La durée de détention reste le principal levier d’optimisation, avec une exonération progressive jusqu’à la disparition complète de l’impôt après 22 ans pour l’impôt sur le revenu et 30 ans pour les prélèvements sociaux. La maximisation du prix d’acquisition par la prise en compte de tous les frais et travaux déductibles constitue également un axe d’optimisation essentiel.

Face à la complexité des situations et l’importance des montants en jeu, le recours à un conseil spécialisé (notaire, expert-comptable, conseiller en gestion de patrimoine) est vivement recommandé pour sécuriser l’opération et optimiser sa situation fiscale dans le respect de la législation.

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Questions

FAQ.

La fiscalité plus value immobilière désigne l’ensemble des impôts et prélèvements appliqués lorsqu’un bien immobilier est revendu avec un bénéfice par rapport à son prix d’achat.

La fiscalité plus value immobilière se calcule en soustrayant le prix d’acquisition (majoré des frais et travaux) du prix de vente, avant d’appliquer les abattements pour durée de détention.

La fiscalité plus value immobilière ne s’applique pas sur la résidence principale, car celle-ci bénéficie d’une exonération totale en cas de revente.

Pour une résidence secondaire, la fiscalité plus value immobilière comprend un impôt sur le revenu de 19 % et des prélèvements sociaux de 17,2 %, soit un total de 36,2 % avant abattements.

La fiscalité plus value immobilière prévoit des abattements progressifs à partir de 5 ans de détention, jusqu’à une exonération totale après 22 ans pour l’impôt sur le revenu et 30 ans pour les prélèvements sociaux.

Pour alléger la fiscalité plus value immobilière, il est possible d’intégrer certains frais (notaire, travaux, agence) et de bénéficier des exonérations spécifiques prévues par la loi.

La fiscalité plus value immobilière prévoit des exonérations en cas de résidence principale, de vente inférieure à 15 000 €, de première cession d’un logement secondaire pour achat d’une résidence principale, ou après 30 ans de détention.

La fiscalité plus value immobilière sur un terrain à bâtir suit les mêmes règles que pour un bien immobilier classique, avec des abattements selon la durée de détention.

Lors d’une succession, la fiscalité plus value immobilière est neutralisée, car le bien est transmis à sa valeur au jour du décès. En cas de revente ultérieure, la plus-value se calcule à partir de cette nouvelle valeur.

La fiscalité plus value immobilière est généralement déclarée et payée par le notaire lors de la vente du bien, qui effectue les calculs et prélèvements pour le compte du vendeur.

Les non-résidents sont soumis à la fiscalité plus value immobilière française, mais ils peuvent bénéficier de conventions fiscales évitant la double imposition selon leur pays de résidence.

En cas de divorce, la fiscalité plus value immobilière dépend de la date d’acquisition et du régime matrimonial : chacun déclare sa quote-part sur le prix de vente.

Oui, la fiscalité plus value immobilière autorise la déduction des travaux d’amélioration ou de construction, à condition qu’ils soient justifiés par des factures et réalisés par des professionnels.

La fiscalité plus value immobilière d’une SCI dépend de son régime : transparente (impôt sur le revenu) ou à l’IS (impôt sur les sociétés), ce qui modifie le mode de calcul de la plus-value.