GFF : Fonctionnement, avantages et stratégies en 2025.

Sommaire.
Introduction.
Le Groupement Foncier Forestier (GFF) constitue l’un des véhicules d’investissement les plus attractifs et spécialisés du secteur forestier français. Cette structure juridique unique permet aux investisseurs, qu’ils soient particuliers ou institutionnels, de participer à la propriété et à la gestion d’actifs forestiers tout en bénéficiant d’avantages fiscaux significatifs et d’une expertise professionnelle. Dans un contexte où la forêt représente un enjeu environnemental majeur et une classe d’actifs de plus en plus recherchée, les GFF offrent une solution structurée pour concilier rentabilité économique et responsabilité écologique.
Dans cet article rédigé par Arkefact gestion de patrimoine Le Mans, nous allons explorer en détail tous les aspects des Groupements Fonciers Forestiers, depuis leur définition juridique jusqu’aux stratégies d’investissement, en passant par les avantages fiscaux, les processus de souscription, les méthodes de gestion forestière, l’analyse des risques et les perspectives d’évolution du secteur. Cette analyse complète vous permettra de comprendre les mécanismes, les opportunités et les enjeux de ce véhicule d’investissement forestier particulièrement adapté au contexte économique et environnemental actuel.
Définition et nature juridique.
Définition.
Un Groupement Foncier Forestier est une société civile à capital variable spécialement conçue pour détenir et gérer des biens forestiers. Il s’agit d’une structure collective qui permet à plusieurs investisseurs de mutualiser leurs capitaux pour acquérir, aménager et exploiter des massifs forestiers. Le GFF fonctionne selon le principe de la copropriété forestière organisée, où chaque associé détient des parts sociales proportionnelles à son apport financier.
Cadre réglementaire.
Les GFF sont régis par les articles L214-86 à L214-119 du Code monétaire et financier, ainsi que par les dispositions du Code civil relatives aux sociétés civiles. Cette réglementation spécifique encadre strictement leur fonctionnement, notamment en ce qui concerne la composition de leur patrimoine, les règles de gestion et les obligations déclaratives. Le régime juridique des GFF a été spécialement adapté pour répondre aux particularités de l’investissement forestier, caractérisé par des cycles longs et des contraintes techniques spécifiques.
Statut et fonctionnement.
Le GFF possède la personnalité morale et fonctionne selon les règles des sociétés civiles, avec certaines spécificités. Il est dirigé par un ou plusieurs gérants, responsables de la gestion courante et de l’exécution de la politique forestière définie par l’assemblée des associés. La structure à capital variable permet l’entrée et la sortie des associés selon des modalités définies dans les statuts, offrant ainsi une certaine flexibilité dans la composition de l’actionnariat.
Structure et organisation.
Composition du patrimoine.
Le patrimoine d’un GFF doit être constitué à au moins 75% de biens forestiers. Cette règle fondamentale garantit que l’activité principale du groupement reste bien centrée sur la foresterie. Les 25% restants peuvent être investis dans des biens et droits immobiliers ruraux, des parts d’autres GFF, ou encore des valeurs mobilières dans la limite de 10% de l’actif. Cette diversification limitée permet d’optimiser la gestion tout en préservant l’orientation forestière du véhicule.
Gouvernance et gestion.
La gouvernance d’un GFF s’articule autour de plusieurs organes. L’assemblée générale des associés constitue l’organe de décision suprême, prenant les décisions stratégiques importantes comme l’approbation des comptes, la modification des statuts ou le changement de gérant. Le gérant, nommé par l’assemblée générale, assure la gestion opérationnelle quotidienne et représente le GFF vis-à-vis des tiers. Un commissaire aux comptes peut être nommé selon la taille et l’activité du groupement.
Types de GFF.
Il existe plusieurs catégories de GFF selon leur mode de commercialisation et leur structure. Les GFF fermés sont constitués pour une durée déterminée avec un nombre fixe d’associés, tandis que les GFF ouverts permettent l’entrée et la sortie permanente d’associés. Certains GFF sont spécialisés dans des types de forêts particuliers (feuillus, résineux, forêts de production, forêts écologiques), tandis que d’autres adoptent une approche diversifiée.
Avantages fiscaux.
Réduction de l'impôt sur le revenu (IR).
L’investissement dans un GFF ouvre droit à une réduction d’impôt sur le revenu égale à 25% des versements effectués, dans la limite de 5 700 euros pour une personne seule et 11 400 euros pour un couple marié ou pacsé soumis à imposition commune. Cette réduction d’impôt, prévue à l’article 199 decies H du Code général des impôts, constitue l’un des principaux attraits fiscaux des GFF. Elle s’applique aux souscriptions de parts de GFF remplissant certaines conditions, notamment l’engagement de conservation des parts pendant au moins huit ans.
Exonération des plus-values (PV).
Les plus-values réalisées lors de la cession de parts de GFF bénéficient d’un régime fiscal avantageux. Après une période de détention de huit ans, ces plus-values sont totalement exonérées d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux. Cette exonération s’applique également aux plus-values réalisées par le GFF lui-même lors de la vente de biens forestiers, sous certaines conditions. Ce mécanisme favorise l’investissement à long terme, en cohérence avec la nature des cycles forestiers.
Transmission et succession.
Les parts de GFF bénéficient d’un abattement de 75% sur leur valeur lors de la transmission à titre gratuit (donation ou succession), sous réserve du respect de certaines conditions. Cet abattement, prévu par l’article 793 du Code général des impôts, s’applique dans la limite de 300 000 euros par bénéficiaire et tous les quinze ans pour les donations. Cette disposition facilite grandement la transmission du patrimoine forestier et constitue un outil efficace d’optimisation successorale.
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Processus d'investissement.
Souscription et entrée.
L’investissement dans un GFF s’effectue par souscription de parts sociales. Le montant minimum de souscription varie selon les GFF, généralement entre 5 000 et 20 000 euros. L’investisseur doit signer un bulletin de souscription et effectuer les versements selon l’échéancier prévu. Une notice d’information détaillée doit être remise au souscripteur, présentant les caractéristiques du GFF, sa stratégie d’investissement, les risques encourus et les frais applicables.
Audit préalable et sélection.
Avant d’investir, il est essentiel de procéder à une analyse approfondie du GFF envisagé. Cette analyse porte sur la qualité des actifs forestiers détenus, l’expertise de l’équipe de gestion, la stratégie forestière mise en œuvre, les performances passées et les perspectives d’évolution. L’examen des comptes annuels, du plan de gestion forestière et des rapports d’expertise constitue une étape cruciale dans le processus de sélection.
Gestion des parts.
Une fois les parts souscrites, l’associé reçoit périodiquement des informations sur la gestion du GFF, notamment les comptes annuels, les rapports de gestion et les convocations aux assemblées générales. Il peut participer aux décisions collectives et bénéficier des distributions éventuelles de revenus. La valorisation des parts fait l’objet d’expertises régulières, généralement annuelles, permettant de suivre l’évolution de l’investissement.
Gestion forestière et stratégies d'investissement.
Approches de gestion.
Les GFF adoptent différentes stratégies de gestion forestière selon leurs objectifs et leur public cible. Certains privilégient une approche de production intensive, visant à maximiser les revenus par l’optimisation des coupes et de la sylviculture. D’autres adoptent une gestion plus extensive, intégrant davantage les aspects environnementaux et paysagers. Les stratégies mixtes combinent production de bois et services écosystémiques, répondant aux attentes croissantes en matière de développement durable.
Certification et labels.
De nombreux GFF recherchent la certification de leurs forêts selon des standards reconnus comme PEFC (Programme de reconnaissance des certifications forestières) ou FSC (Forest Stewardship Council). Ces certifications garantissent une gestion durable et responsable des forêts, de plus en plus valorisée par les marchés et les investisseurs conscients des enjeux environnementaux. Elles constituent également un gage de qualité et de pérennité de la gestion forestière.
Innovation et technologie.
Les GFF intègrent progressivement les nouvelles technologies dans leur gestion forestière. L’utilisation de drones pour le suivi des peuplements, de logiciels de modélisation de la croissance forestière, ou encore de systèmes d’information géographique (SIG) améliore l’efficacité de la gestion et la précision des prévisions. Ces innovations contribuent à optimiser les rendements tout en réduisant l’impact environnemental des interventions.
Conclusion.
Les Groupements Fonciers Forestiers (GFF) et les Groupements Forestiers d’Investissement (GFI) représentent un outil d’investissement mature et attractif pour les investisseurs souhaitant s’exposer au secteur forestier français. Ils combinent de manière équilibrée les avantages fiscaux, la diversification patrimoniale et la participation à une activité économique durable et responsable. Dans un contexte de sensibilisation croissante aux enjeux environnementaux et de recherche de placements alternatifs, les GFF offrent une solution structurée et professionnelle pour investir dans l’or vert français.
L’évolution du secteur forestier, marquée par l’innovation technologique, la diversification des revenus et la valorisation des services environnementaux, renforce les perspectives de développement des GFF. Cependant, comme tout investissement, ils nécessitent une approche réfléchie et une compréhension approfondie des spécificités du secteur forestier. Le choix d’un GFF doit s’inscrire dans une stratégie patrimoniale globale, tenant compte des objectifs de l’investisseur, de son horizon de placement et de sa tolérance au risque.
Compte tenu de la complexité des GFF, Arkefact vous propose un accompagnement personnalisé pour intégrer ce prélèvement dans une stratégie globale, adaptée à vos objectifs.
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Questions
FAQ.
Qu'est-ce qu'un groupement forestier familial (GFF) ?
Un Groupement Foncier Forestier (GFF) est une société civile particulière créée spécifiquement pour détenir et gérer des biens forestiers. Il permet à plusieurs personnes, souvent des membres d’une même famille, de s’associer pour acquérir, détenir et exploiter ensemble des terrains boisés ou à boiser. Le GFF facilite la transmission du patrimoine forestier tout en bénéficiant d’avantages fiscaux significants, notamment en matière de droits de succession et d’ISF.
Quels sont les principaux avantages fiscaux d'un GFF ?
Le GFF offre plusieurs avantages fiscaux majeurs : une exonération partielle des droits de succession (75% d’abattement sur la valeur des parts), une réduction de l’assiette de l’IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière), et la possibilité de déduire certains frais de gestion et d’entretien. Ces avantages sont conditionnés au respect d’un engagement de conservation des biens forestiers pendant au moins 30 ans.
Qui peut être associé dans un GFF ?
Les associés d’un GFF peuvent être des personnes physiques ou morales, sans restriction particulière de parenté, contrairement à ce que le terme « familial » pourrait laisser penser. Cependant, en pratique, les GFF sont souvent constitués entre membres d’une même famille pour optimiser la transmission du patrimoine forestier. Le nombre minimum d’associés est de deux.
Quelle est la durée minimum d'engagement pour un GFF ?
La durée minimum d’engagement pour bénéficier des avantages fiscaux est de 30 ans à compter de la constitution du groupement. Cette période peut être renouvelée. En cas de non-respect de cet engagement, les avantages fiscaux accordés peuvent être remis en cause et donner lieu à des rappels d’impôts.
Comment sont prises les décisions dans un GFF ?
Les décisions dans un GFF sont prises selon les règles définies dans les statuts. Généralement, les décisions ordinaires sont prises à la majorité simple des parts, tandis que les décisions extraordinaires (modification des statuts, dissolution) requièrent une majorité qualifiée. Un gérant, désigné par les associés, assure la gestion courante du groupement.
Quelle est la différence entre un GFF et un GFI ?
- Le GFF (Groupement Foncier Forestier) et le GFI (Groupement Forestier d’Investissement) sont deux structures distinctes. Le GFF est une société civile qui détient directement les terrains forestiers et bénéficie d’avantages fiscaux spécifiques liés à la transmission. Le GFI est plutôt un véhicule d’investissement collectif qui permet à des investisseurs de détenir des parts dans un portefeuille forestier géré professionnellement, avec une approche plus financière et moins d’avantages fiscaux familiaux.
Quelle est la définition d'un GFI ?
Un GFI (Groupement Forestier d’Investissement) est un organisme de placement collectif spécialisé dans l’investissement forestier. Il permet à des investisseurs de mutualiser leurs capitaux pour investir dans un patrimoine forestier diversifié, géré par des professionnels. Contrairement au GFF, le GFI est orienté vers la rentabilité financière et s’adresse à des investisseurs recherchant une diversification de leur portefeuille plutôt qu’une optimisation de transmission familiale.
Qu'est-ce qu'un GFO ?
Un GFO (Groupement Foncier et Forestier Ouvert) est une variante du groupement forestier qui permet l’entrée et la sortie libre des associés. Cette structure offre plus de liquidité que le GFF traditionnel, car les parts peuvent être cédées plus facilement. Cependant, cette flexibilité se fait au détriment de certains avantages fiscaux réservés aux structures avec engagement de conservation.
Que sont les parts de GFF ?
Les parts de GFF représentent la quote-part de chaque associé dans le patrimoine du groupement. Elles donnent droit à une fraction des revenus générés par l’exploitation forestière (vente de bois, location de chasse) et à une part de la valeur du patrimoine en cas de dissolution. Ces parts sont généralement incessibles pendant la durée d’engagement et leur valeur peut bénéficier d’une décote pour le calcul des droits de transmission.
Comment fonctionne un GFI ?
Un GFI fonctionne comme un fonds d’investissement spécialisé. Les investisseurs souscrivent des parts du groupement qui utilise les capitaux collectés pour acquérir et gérer un portefeuille de forêts. Une société de gestion professionnelle assure la gestion technique et financière des actifs forestiers. Les revenus (exploitation, vente) sont redistribués aux porteurs de parts selon leur quote-part, après déduction des frais de gestion.
Quelle est la rémunération d'un gérant de groupement forestier ?
La rémunération du gérant d’un groupement forestier varie selon la taille et la complexité du patrimoine géré. Elle peut être fixe, proportionnelle aux revenus du groupement, ou mixte. En général, elle représente entre 2% et 5% des revenus annuels du groupement, ou un pourcentage de la valeur du patrimoine géré. Cette rémunération doit être approuvée par l’assemblée des associés et être proportionnée aux services rendus.
Comment créer un GFF ?
La création d’un GFF nécessite plusieurs étapes : rédaction des statuts par un notaire ou un avocat spécialisé, apports des biens forestiers ou des capitaux par les associés fondateurs, immatriculation au registre du commerce et des sociétés, et déclaration auprès de l’administration fiscale pour bénéficier du régime spécial. Il est recommandé de faire appel à des professionnels (notaires, experts forestiers) pour optimiser la structure juridique et fiscale.
Quelles sont les différentes parts d'un fonds ?
Dans un groupement forestier, on distingue généralement plusieurs types de parts : les parts ordinaires qui donnent droit aux bénéfices et à la gestion courante, les parts privilégiées qui peuvent offrir des avantages spécifiques (priorité sur les dividendes, droits de vote renforcés), et parfois des parts à dividende prioritaire sans droit de vote. La répartition et les droits attachés à chaque catégorie de parts sont définis dans les statuts du groupement.
Pourquoi créer un GFA ?
Un GFA (Groupement Foncier Agricole) se crée pour des raisons similaires au GFF mais dans le domaine agricole : faciliter la transmission d’exploitations agricoles, permettre l’association de plusieurs personnes pour l’acquisition de terres agricoles, et bénéficier d’avantages fiscaux spécifiques au secteur agricole. Le GFA répond aux mêmes problématiques de préservation et transmission du patrimoine foncier rural que le GFF pour le secteur forestier.