SCPI risques : perte en capital, liquidité et volatilité.

Sommaire.
Introduction.
Les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) représentent un véhicule d’investissement prisé par les épargnants français souhaitant se constituer un patrimoine immobilier sans les contraintes de gestion directe. Avec plus de 80 milliards d’euros de capitalisation, ce placement connaît un succès grandissant. Toutefois, comme tout investissement, les SCPI comportent des risques spécifiques qu’il convient d’analyser en profondeur avant d’engager son capital.
Cet article rédigé par Arkefact Bordeaux propose une analyse exhaustive et détaillée des différents risques associés aux SCPI, en examinant leurs mécanismes, leurs impacts potentiels et les moyens de les atténuer. De la perte en capital aux enjeux de liquidité, en passant par les risques locatifs, fiscaux et de marché, nous décrypterons l’ensemble des dimensions à considérer pour un investissement éclairé.
Le risque de perte en capital.
L'absence de garantie du capital investi.
Contrairement aux idées reçues, les SCPI ne garantissent aucunement la préservation du capital initial. Le prix de la part peut fluctuer à la baisse, entraînant une moins-value lors de la revente. Cette variation dépend de multiples facteurs : la valorisation du patrimoine immobilier détenu, les conditions de marché au moment de la cession, et la politique de prix de retrait pratiquée par la société de gestion.
Les SCPI dites « à capital variable » ajustent leur prix de part en fonction de l’offre et de la demande. En période de forte demande de rachats, la société de gestion peut être contrainte de diminuer le prix de souscription pour équilibrer les flux, ce qui impacte directement la valeur des parts détenues par les associés existants.
La dépréciation du patrimoine immobilier.
Le patrimoine détenu par une SCPI peut subir une dépréciation pour diverses raisons : obsolescence des bâtiments, évolution défavorable des quartiers, changements réglementaires affectant certains types d’actifs, ou encore retournement du marché immobilier. Les normes environnementales de plus en plus strictes, notamment concernant la performance énergétique des bâtiments, peuvent imposer des travaux coûteux ou rendre certains actifs moins attractifs, impactant ainsi leur valorisation.
Audit patrimonial.
Profitez d’une première consultation patrimoniale offerte, incluant un audit complet et des recommandations personnalisées.
Le risque de liquidité.
Les délais de revente variables.
La liquidité constitue l’un des risques les plus significatifs des SCPI. Contrairement aux actions cotées en bourse qui peuvent être vendues quasi instantanément, la cession de parts de SCPI peut prendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Ce délai dépend du mécanisme de retrait propre à chaque SCPI et des conditions de marché.
Pour les SCPI à capital variable, la société de gestion organise la confrontation entre offres et demandes. En cas de déséquilibre avec un excès de demandes de retrait, un système de file d’attente se met en place. Les associés souhaitant vendre leurs parts doivent alors patienter que de nouveaux souscripteurs apportent des liquidités suffisantes.
Les SCPI à capital fixe : un marché secondaire contraint.
Les SCPI à capital fixe présentent une liquidité encore plus limitée. Les transactions s’effectuent sur un marché secondaire où il faut trouver un acheteur acceptant d’acquérir les parts au prix demandé. Ce mécanisme peut engendrer des décotes importantes, parfois de 10 à 20% par rapport au prix de référence, particulièrement en période de tensions sur le marché immobilier.
Les situations de blocage temporaire.
Dans des circonstances exceptionnelles, comme lors de crises économiques majeures, les sociétés de gestion peuvent suspendre temporairement les rachats de parts pour préserver la stabilité de la SCPI. Cette situation, bien que rare, s’est notamment produite durant la crise de 2008, laissant certains investisseurs dans l’impossibilité de récupérer leur capital pendant plusieurs mois.
Le risque de rendement : la volatilité des revenus.
La variabilité du taux de distribution.
Le rendement annoncé par les SCPI, généralement exprimé en taux de distribution sur valeur de marché (TDVM), n’est jamais garanti et peut fluctuer significativement d’une année à l’autre. Ce taux dépend directement des loyers perçus, des charges supportées et du taux d’occupation des biens détenus.
Plusieurs facteurs peuvent entraîner une baisse du rendement : augmentation de la vacance locative, renégociation à la baisse de certains baux, défaillance de locataires importants, ou augmentation des charges non récupérables. Les travaux de rénovation ou de mise aux normes, de plus en plus nécessaires pour maintenir l’attractivité du patrimoine, peuvent également peser sur la distribution.
L'impact de la vacance locative.
Le taux d’occupation financier constitue un indicateur crucial de la santé d’une SCPI. Un taux élevé de vacance, qu’elle soit technique (travaux, recherche de locataire) ou structurelle (obsolescence, localisation défavorable), réduit mécaniquement les revenus distribués. Dans un environnement économique dégradé ou face à une transformation des usages (télétravail impactant les bureaux, e-commerce affectant les commerces), certaines SCPI peuvent voir leur taux de vacance augmenter durablement.
Les retards de jouissance.
Pour les parts acquises en souscription primaire, il existe généralement un délai entre la date de souscription et la date de jouissance effective, période pendant laquelle l’investisseur ne perçoit aucun revenu. Ce délai correspond au temps nécessaire à la société de gestion pour investir les capitaux collectés dans de nouveaux actifs immobiliers. Selon les périodes et les opportunités d’investissement, ce retard de jouissance peut s’étendre sur plusieurs mois, impactant ainsi le rendement effectif de la première année.
Le risque locatif.
La concentration des locataires.
Certaines SCPI présentent une forte concentration de leurs revenus sur un nombre limité de locataires principaux. Si l’un de ces locataires majeurs fait défaut ou décide de ne pas renouveler son bail, l’impact sur les revenus de la SCPI peut être substantiel. Cette problématique est particulièrement sensible pour les SCPI spécialisées dans certains secteurs (santé, éducation, logistique) où quelques preneurs peuvent représenter une part importante du chiffre d’affaires locatif.
La qualité des preneurs.
La solidité financière des locataires constitue un facteur de risque déterminant. Des locataires fragilisés économiquement peuvent renégocier leurs baux à la baisse, voire faire défaut dans le paiement des loyers. Les secteurs en transformation structurelle, comme le commerce physique face à la concurrence du e-commerce, présentent des risques accrus de difficultés pour les enseignes locataires.
L'évolution des usages et des besoins.
Les mutations du monde du travail, accélérées par la crise sanitaire, modifient profondément les besoins immobiliers des entreprises. La généralisation du télétravail réduit les besoins en surfaces de bureaux, tandis que l’essor du commerce en ligne transforme les exigences pour les locaux commerciaux et logistiques. Les SCPI dont le patrimoine n’est pas adapté à ces évolutions risquent de voir leur attractivité locative diminuer.
Le risque de marché immobilier.
Les cycles du marché immobilier.
L’immobilier d’entreprise suit des cycles de valorisation qui peuvent s’étendre sur plusieurs années. Une SCPI investissant massivement en haut de cycle s’expose à un risque de correction ultérieure des valeurs. Les prix de l’immobilier d’entreprise sont influencés par de nombreux facteurs : taux d’intérêt, croissance économique, démographie des entreprises, et politiques d’aménagement du territoire.
La concentration géographique.
Les SCPI focalisées sur certaines zones géographiques, notamment Paris et l’Île-de-France pour de nombreuses SCPI françaises, s’exposent à un risque de marché localisé. Un retournement du marché immobilier dans cette zone, une perte d’attractivité économique ou des évolutions réglementaires défavorables peuvent impacter l’ensemble du patrimoine de manière corrélée.
La spécialisation sectorielle.
Les SCPI thématiques, spécialisées dans un type d’actifs (bureaux, commerces, santé, logistique, hôtellerie), présentent un risque de concentration sectorielle. Si le secteur concerné connaît des difficultés structurelles, l’ensemble du patrimoine peut être affecté simultanément. Les SCPI de commerces, par exemple, font face aux défis de la transformation du commerce de détail, tandis que les SCPI de bureaux doivent s’adapter aux nouvelles organisations du travail.
Conclusion.
Les SCPI constituent un outil d’investissement pertinent pour accéder au marché immobilier d’entreprise avec un ticket d’entrée modéré et une gestion déléguée. Toutefois, cet investissement comporte des risques multiples et significatifs qu’il convient d’appréhender pleinement avant d’engager son capital.
Le risque de perte en capital, le risque de liquidité et la variabilité des rendements constituent les trois piliers du risque en SCPI, auxquels s’ajoutent des risques plus spécifiques liés au marché immobilier, aux locataires, à la gestion, et à l’environnement réglementaire et fiscal.
Une approche prudente et informée, intégrant une diversification adéquate, une analyse approfondie préalable et un horizon d’investissement de long terme, permet néanmoins de positionner les SCPI comme une composante intéressante d’un patrimoine diversifié. La clé réside dans la compréhension que les SCPI, malgré leur apparente simplicité, ne constituent pas un placement sans risque et requièrent la même vigilance que tout investissement immobilier ou financier.
Réservez un échange avec nos équipes.
Questions
FAQ.
Qu’est-ce que les SCPI risques ?
Les SCPI risques désignent l’ensemble des incertitudes liées à l’investissement en Société Civile de Placement Immobilier, comme la baisse de rendement, la liquidité limitée ou la perte en capital.
Quels sont les principaux SCPI risques à connaître avant d’investir ?
Les principaux SCPI risques sont :
La perte en capital si la valeur des immeubles baisse,
Le risque de vacance locative,
Le risque de liquidité lors de la revente des parts,
Et le risque de gestion lié à la performance de la société de gestion.
Les SCPI risques sont-ils élevés par rapport à d’autres placements ?
Les SCPI risques sont modérés : plus stables que la Bourse, mais plus risqués que le livret A ou les fonds euros.
Quelle est la nature exacte des SCPI risques en 2025 ?
En 2025, les SCPI risques concernent surtout la baisse du marché immobilier professionnel et la hausse des taux d’intérêt qui peuvent peser sur les valorisations et rendements.
Comment évaluer les SCPI risques avant d’investir ?
Pour bien comprendre les SCPI risques, il faut étudier :
Le taux d’occupation,
La diversification géographique et sectorielle,
Le niveau d’endettement,
Et les performances passées de la société de gestion.
Les SCPI risques incluent-ils le risque de liquidité ?
Oui, le risque de liquidité fait partie des SCPI risques majeurs, car la revente de parts peut prendre plusieurs mois selon le marché secondaire.
Quelle est la différence entre rendement et SCPI risques ?
Un rendement élevé signifie souvent des SCPI risques plus importants : les SCPI plus dynamiques (commerces, santé, Europe) sont souvent plus volatiles.
Peut-on perdre de l’argent avec une SCPI ?
Oui, les SCPI risques incluent la perte partielle ou totale du capital investi, notamment en cas de chute du marché immobilier ou de mauvaise gestion.
Comment limiter les SCPI risques ?
Pour réduire les SCPI risques, il est conseillé de :
Diversifier entre plusieurs SCPI,
Éviter de concentrer son investissement sur un seul secteur,
Choisir une société de gestion solide et expérimentée.
Quelle part de risque pour les SCPI fiscales ?
Les SCPI risques sont généralement plus élevés pour les SCPI fiscales (Pinel, Malraux, déficit foncier), car elles dépendent des dispositifs légaux et du marché résidentiel.
Les SCPI à crédit présentent-elles plus de risques ?
Oui, le levier de crédit augmente les SCPI risques : en cas de baisse de rendement, l’investisseur doit continuer à rembourser le prêt.
Quelle fiscalité impacte les SCPI risques ?
La fiscalité française peut amplifier les SCPI risques, car les revenus fonciers sont imposés selon la tranche marginale d’imposition et soumis aux prélèvements sociaux (17,2 %).
Les SCPI européennes comportent-elles des risques spécifiques ?
Oui, les SCPI risques en Europe incluent le risque de change, la fiscalité étrangère et la réglementation locale, mais offrent souvent un meilleur rendement net.
Pourquoi les taux d’intérêt influencent-ils les SCPI risques ?
La hausse des taux d’intérêt augmente les SCPI risques en rendant l’immobilier moins attractif face à d’autres placements et en réduisant la valeur des parts.
