Fiscalité assurance vie avant 1998 : succession et stratégies d'optimisation.

Arkefact Conseil en gestion de patrimoine - Bourel Alan
Alan Bourel
Fondateur et ingénieur patrimonial
Date de rédaction
22/10/2025

Introduction.

La fiscalité de l’assurance vie en France a connu des évolutions majeures au fil des décennies. Parmi les dates charnières de cette histoire fiscale, le 20 septembre 1997 et le 1er janvier 1998 constituent des jalons essentiels qui continuent d’impacter aujourd’hui les contrats souscrits avant ces dates. Comprendre la fiscalité applicable aux contrats d’assurance vie souscrits avant 1998 reste crucial pour de nombreux épargnants français, car ces contrats bénéficient d’un régime fiscal particulièrement avantageux, aujourd’hui révolu pour les nouveaux souscripteurs.

Cet article rédigé par Arkefact Gestion de patrimoine Montpellier propose une analyse exhaustive et détaillée de la fiscalité des contrats d’assurance vie antérieurs à 1998.

Le contexte historique : pourquoi 1998 est une date clé.

Les réformes fiscales des années 1990.

Les années 1990 ont marqué un tournant dans la fiscalité de l’épargne en France. Face au succès grandissant de l’assurance vie et à son impact sur les recettes fiscales de l’État, le législateur a progressivement durci les règles d’imposition. Deux dates sont particulièrement importantes :

  • Le 20 septembre 1997 : cette date marque la fin d’un régime fiscal extrêmement favorable
  • Le 1er janvier 1998 : entrée en vigueur de nouvelles règles qui structurent encore aujourd’hui la fiscalité de l’assurance vie

Les contrats souscrits avant ces dates bénéficient de dispositions dérogatoires qui peuvent représenter des avantages considérables, notamment en matière de prélèvements sociaux et de droits de succession.

La logique du législateur.

Le législateur a cherché à préserver les droits acquis des épargnants ayant souscrit avant les réformes, tout en orientant les nouveaux contrats vers une fiscalité plus conforme aux objectifs budgétaires de l’État. Cette approche a créé une stratification complexe de régimes fiscaux coexistant selon les dates de souscription et de versement.

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La fiscalité en cas de rachat pour les contrats avant 1998.

L’exonération totale après 8 ans.

Pour les contrats de plus de 8 ans, les gains issus de versements réalisés avant le 26 septembre 1997 sont entièrement exonérés d’impôt sur le revenu.
Autrement dit, aucune imposition n’est due sur les produits générés par ces versements, quelle que soit la somme rachetée.

Cette disposition, supprimée pour les versements ultérieurs, confère aux contrats anciens un avantage patrimonial considérable.
Seuls les prélèvements sociaux (17,2 %) restent applicables sur les gains au moment de leur inscription en compte (pour les fonds en euros) ou lors du rachat (pour les unités de compte).

Exemple : un contrat ouvert en 1995, alimenté uniquement avant septembre 1997, peut permettre à son détenteur de retirer ses gains sans aucun impôt sur le revenu, même plusieurs décennies plus tard.

Le prélèvement forfaitaire libératoire (PFL).

Pour les produits issus de versements réalisés après le 26 septembre 1997 sur un contrat ancien, le souscripteur peut opter pour un prélèvement forfaitaire libératoire (PFL).


Ce régime permet de solder l’imposition sur les gains selon la durée du contrat :

  • Avant 4 ans : 35 %
  • Entre 4 et 8 ans : 15 %
  • Après 8 ans : 7,5 %, après application de l’abattement annuel (4 600 € pour une personne seule, 9 200 € pour un couple).


Ces taux, inférieurs à ceux du Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) instauré en 2018, démontrent tout l’intérêt de conserver ces anciens contrats.
Ils offrent une souplesse de choix et une fiscalité souvent plus légère que celle des contrats récents.

L’intégration au revenu imposable.

Le souscripteur d’un contrat antérieur à 1997 peut également choisir d’intégrer les produits perçus à son revenu imposable, selon le barème progressif de l’impôt sur le revenu.
Cette option est à envisager lorsque le contribuable est peu ou pas imposable, puisqu’elle peut aboutir à une imposition nulle sur les gains (hors prélèvements sociaux).

Les prélèvements sociaux : un régime spécifique.

Les contrats multisupports avant 1998.

L’exigibilité au moment du rachat ou du dénouement

Sur les contrats souscrits avant le 1er janvier 1998, les prélèvements sociaux ne sont dus qu’au moment du rachat partiel, du rachat total ou du dénouement du contrat (décès de l’assuré). Cette différence peut paraître technique, mais elle présente un avantage considérable : l’effet de capitalisation.

Pendant toute la durée du contrat, les gains générés par le fonds en euros ne subissent aucun prélèvement social. Ces gains continuent donc de produire eux-mêmes des intérêts, créant un effet « boule de neige » qui maximise la performance nette du placement.

 

Le taux applicable

Le taux des prélèvements sociaux applicable lors du rachat ou du dénouement est celui en vigueur à la date de l’opération, et non celui applicable lors des versements. Actuellement, ce taux s’élève à 17,2%, comprenant :

  • CSG (Contribution sociale généralisée) : 9,2%
  • CRDS (Contribution au remboursement de la dette sociale) : 0,5%
  • Prélèvement de solidarité : 7,5%

 

Un calcul d’anthologie

Sur un contrat de 25 ans souscrit en 1997, imaginez un versement initial de 50 000 euros ayant généré 75 000 euros de gains. Les prélèvements sociaux ne seront calculés que sur ces 75 000 euros au moment du rachat, alors que ces gains auront eux-mêmes capitalisé pendant toute la durée du contrat. Sur un contrat récent, les prélèvements sociaux auraient été prélevés chaque année, réduisant la base de capitalisation.

Les supports en unités de compte.

Pour les supports en unités de compte (actions, obligations, OPCVM), aucun prélèvement social n’est dû tant qu’il n’y a pas de rachat ou d’arbitrage vers le fonds en euros. Cette souplesse permet d’optimiser la gestion du contrat en différant l’exigibilité des prélèvements sociaux.

La fiscalité successorale : un avantage patrimonial majeur.

Le principe général.

L’assurance vie constitue un outil de transmission patrimoniale privilégié en France. Les capitaux versés aux bénéficiaires désignés ne font pas partie de la succession et échappent donc aux droits de succession classiques. Toutefois, ils sont soumis à une fiscalité spécifique qui varie considérablement selon la date des versements.

Les versements avant le 70e anniversaire de l'assuré effectués avant le 13 octobre 1998.

C’est ici que réside l’un des avantages les plus spectaculaires des contrats anciens. Pour les primes versées avant le 13 octobre 1998 et avant le 70e anniversaire de l’assuré, les capitaux transmis bénéficient d’une exonération totale de droits de succession, quel que soit leur montant.

Cette exonération s’applique pour chaque bénéficiaire, sans plafond. Ainsi, un assuré ayant versé 500 000 euros sur son contrat avant le 13 octobre 1998 pourra transmettre l’intégralité du capital valorisé (capital + gains) à ses bénéficiaires sans aucun droit à payer, même si ce capital atteint plusieurs millions d’euros après valorisation.

Exemple : Monsieur Dupont, né en 1950, a souscrit une assurance-vie en 1995 et y a versé 200 000 € avant octobre 1998. À son décès en 2024, le contrat vaut 580 000 €. Ses deux enfants, bénéficiaires, recevront chacun 290 000 € exonérés de tout droit de succession. S’il avait effectué les mêmes versements après 1998, des droits auraient été dus sur la part dépassant 152 500 € par bénéficiaire.

Les versements après le 70e anniversaire effectués avant le 20 novembre 1991.

Pour les primes versées après le 70e anniversaire de l’assuré mais avant le 20 novembre 1991, un abattement de 30 500 euros s’applique, tous bénéficiaires confondus. Au-delà, les sommes sont soumises aux droits de succession selon le lien de parenté avec les bénéficiaires.

Les stratégies d'optimisation pour les détenteurs de contrats anciens.

La conservation du contrat : un impératif patrimonial.

Compte tenu des avantages fiscaux exceptionnels, la première recommandation est de conserver ces contrats anciens. Même si les performances proposées peuvent parfois sembler inférieures à celles de nouveaux contrats, les avantages fiscaux compensent largement cet écart.

Les rachats partiels programmés.

Pour les souscripteurs ayant besoin de liquidités, la mise en place de rachats partiels programmés permet d’optimiser la fiscalité en :

  • Étalant les gains dans le temps
  • Bénéficiant chaque année de l’abattement de 4 600/9 200 euros après 8 ans
  • Conservant le contrat actif pour maintenir les avantages successoraux

L'arbitrage entre supports.

Sur les contrats multisupports, la réallocation entre fonds en euros et unités de compte permet d’adapter le niveau de risque sans fiscalité immédiate (sauf lors du passage en fonds euros qui déclenche les prélèvements sociaux sur les gains latents des UC).

Conclusion.

La fiscalité des contrats d’assurance vie souscrits avant 1998 constitue un patrimoine fiscal qu’il convient de préserver précieusement. Les avantages consentis par le législateur d’alors – exonération d’impôt sur les gains après 8 ans, prélèvements sociaux différés, exonération successorale totale des versements avant 70 ans – représentent des opportunités d’optimisation patrimoniale considérables.

Pour les détenteurs de ces contrats, la stratégie consiste à les conserver, à optimiser leur gestion par des rachats partiels programmés si nécessaire, et à veiller scrupuleusement à la rédaction de la clause bénéficiaire. La tentation de clôturer ces contrats pour souscrire de nouveaux placements doit être soigneusement analysée, car la perte des avantages fiscaux est définitive.

Pour les conseils en gestion de patrimoine et les particuliers, la compréhension fine de ces mécanismes fiscaux anciens reste indispensable, car ces contrats continueront de produire leurs effets pendant encore de nombreuses décennies.

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Questions

FAQ.

La fiscalité assurance vie avant 1998 correspond au régime fiscal avantageux des contrats souscrits avant le 1er janvier 1998, avec des exonérations spécifiques sur les gains et les successions.

La fiscalité assurance vie avant 1998 est avantageuse car ces contrats bénéficient d’exonérations totales ou partielles d’impôt sur les revenus et sur la transmission du capital.

La fiscalité assurance vie avant 1998 s’applique aux contrats souscrits avant cette date et non modifiés par des versements après 1998.

Dans la fiscalité assurance vie avant 1998, les gains sont totalement exonérés d’impôt sur le revenu après huit ans de détention, sous certaines conditions.

Un rachat partiel sur un contrat relevant de la fiscalité assurance vie avant 1998 bénéficie d’un abattement annuel sur les gains avant toute imposition éventuelle.

En cas de décès, la fiscalité assurance vie avant 1998 prévoit souvent une exonération totale de droits de succession sur les capitaux transmis.

La principale différence réside dans l’imposition : la fiscalité assurance vie avant 1998 est plus douce et plus protectrice que celle des contrats récents.

Oui, de nouveaux versements après 1998 peuvent partiellement soumettre le contrat à la fiscalité postérieure, modifiant la fiscalité assurance vie avant 1998.

Vous pouvez le savoir en consultant votre assureur : il confirmera si votre contrat relève bien de la fiscalité assurance vie avant 1998.

La fiscalité assurance vie avant 1998 permet une transmission quasi exonérée des capitaux, contrairement aux contrats souscrits après cette date.

Oui, la fiscalité assurance vie avant 1998 s’applique à tous les bénéficiaires désignés, dans la limite des conditions du contrat.

Un transfert ou une transformation de contrat peut faire perdre les avantages de la fiscalité assurance vie avant 1998.

Oui, il est souvent conseillé de garder ces contrats, car la fiscalité assurance vie avant 1998 offre des avantages fiscaux uniques.

Les contrats relevant de la fiscalité assurance vie avant 1998 doivent être mentionnés dans la déclaration de patrimoine ou de succession le cas échéant.