Dévolution successorale : définition, ordre de succession et fiscalité.

Alan Bourel - Arkefact Investissement - Gestion de patrimoine
Alan Bourel
Fondateur et ingénieur patrimonial
Temps de lecture
5 minutes

Introduction.

La dévolution successorale constitue l’un des piliers fondamentaux du droit civil français. Ce mécanisme juridique détermine comment le patrimoine d’une personne décédée est transmis à ses héritiers, selon des règles précises établies par le Code civil. Comprendre la dévolution successorale est essentiel pour anticiper la transmission de son patrimoine et éviter les conflits familiaux.

Cet article rédigé par Arkefact gestion de patrimoine Bordeaux propose une analyse complète et détaillée de tous les aspects de la dévolution successorale, depuis les principes juridiques fondamentaux jusqu’aux stratégies de planification patrimoniale. Il examine l’ordre des héritiers, les mécanismes de protection de la famille, les droits du conjoint survivant, ainsi que les outils disponibles pour optimiser la transmission du patrimoine tout en respectant les règles légales impératives.

Définition et principe fondamental.

Définition.

La dévolution successorale désigne l’ensemble des règles qui régissent la transmission du patrimoine d’une personne décédée (le de cujus) à ses héritiers. Ce processus s’opère de plein droit au moment du décès, sans qu’aucune formalité particulière ne soit nécessaire. Le principe fondamental repose sur la saisine héréditaire : les héritiers sont immédiatement investis des droits et obligations du défunt.

Principe fondamental.

Cette transmission obéit à un ordre hiérarchique strict, établi par la loi, qui privilégie les liens familiaux les plus proches. La dévolution successorale peut être légale (définie par la loi) ou testamentaire (modifiée par testament), mais certaines règles impératives s’imposent dans tous les cas.

L'ordre des héritiers.

Premier ordre : Les descendants.

Les enfants du défunt et leurs descendants constituent le premier ordre. Ils héritent par parts égales, avec représentation possible en cas de prédécès d’un enfant. Les petits-enfants peuvent ainsi représenter leur parent décédé et recueillir sa part héréditaire.

Deuxième ordre : Les ascendants privilégiés et collatéraux privilégiés

Cet ordre comprend les père et mère du défunt, ainsi que ses frères et sœurs et leurs descendants. En présence des deux parents, ils reçoivent chacun un quart de la succession, le reste allant aux frères et sœurs. Si un seul parent survit, il reçoit la moitié.

Troisième ordre : Les ascendants ordinaires.

Il s’agit des grands-parents et arrière-grands-parents. La succession se divise par moitié entre les branches paternelle et maternelle, chaque branche remontant au plus proche ascendant vivant.

Quatrième ordre : Les collatéraux ordinaires.

Oncles, tantes, cousins et autres parents jusqu’au sixième degré héritent selon les règles de proximité généalogique.

La réserve héréditaire et la quotité disponible.

La réserve héréditaire.

La réserve héréditaire constitue la fraction du patrimoine que la loi réserve obligatoirement à certains héritiers, appelés héritiers réservataires. Cette protection vise à préserver l’équilibre familial et économique.

Les héritiers réservataires sont :

  • Les descendants (enfants, petits-enfants…)
  • Le conjoint survivant, uniquement en l’absence de descendants

Le calcul de la réserve varie selon le nombre d’enfants :

  • Un enfant : réserve de la moitié
  • Deux enfants : réserve des deux tiers
  • Trois enfants ou plus : réserve des trois quarts

La quotité disponible.

La quotité disponible représente la fraction du patrimoine dont le défunt peut disposer librement par testament ou donation. Elle constitue le complément de la réserve héréditaire.

Cette liberté dispositif permet d’avantager certains héritiers, de gratifier des tiers, ou de soutenir des causes philanthropiques, tout en respectant les droits fondamentaux de la famille.

La gestion de patrimoine comme levier financier.

Vous souhaitez développer votre patrimoine en optimisant vos actifs ? Contactez-nous pour rencontrer gratuitement l’un de nos gestionnaires de patrimoine.

Les modalités de dévolution.

La dévolution légale.

En l’absence de testament, la dévolution s’opère selon les règles légales. Cette transmission automatique suit l’ordre des héritiers et garantit une répartition équitable selon les liens familiaux.

La dévolution légale s’applique également aux biens non visés par un testament ou lorsque les dispositions testamentaires sont nulles ou caduques.

La dévolution testamentaire.

Le testament permet de modifier la dévolution légale dans les limites de la quotité disponible. Il peut prendre plusieurs formes :

  • Testament olographe : Entièrement écrit, daté et signé de la main du testateur
  • Testament authentique : Reçu par notaire en présence de témoins
  • Testament mystique : Remis cacheté au notaire (peu utilisé)

Le testament peut contenir diverses dispositions : legs universels, legs à titre universel, legs particuliers, mais aussi des charges, conditions ou substitutions.

Les libéralités.

Les donations entre vifs et les legs permettent d’organiser sa succession de son vivant. Ils doivent respecter la réserve héréditaire et peuvent faire l’objet d’un rapport successoral si le donataire est héritier.

Les droits de succession.

Le calcul des droits.

Les droits de succession varient selon le lien de parenté et le montant transmis. Le conjoint survivant et le partenaire pacsé bénéficient d’une exonération totale depuis 2007.

Les abattements et barèmes sont régulièrement révisés. Les enfants bénéficient d’un abattement de 100 000 euros chacun, les petits-enfants de 31 865 euros.

Les stratégies d'optimisation.

Diverses stratégies permettent d’optimiser la transmission : donations avec réserve d’usufruit, assurance-vie, holding familial, pacte Dutreil pour les entreprises familiales.

Conclusion.

La dévolution successorale constitue un ensemble complexe de règles qui équilibrent liberté individuelle et protection familiale. Sa maîtrise nécessite une compréhension approfondie des mécanismes juridiques et fiscaux.

L’évolution sociétale et familiale impose une adaptation constante du droit successoral. Les réformes récentes témoignent de cette nécessaire modernisation, tout en préservant les principes fondamentaux de notre droit civil.

Une planification successorale réfléchie, accompagnée par des professionnels compétents, permet d’optimiser la transmission patrimoniale tout en respectant les volontés du défunt et les droits des héritiers. Elle constitue un acte de responsabilité envers sa famille et de préservation du patrimoine familial pour les générations futures.

Réservez un échange avec nos équipes.

Questions

FAQ.

La dévolution successorale est le processus juridique qui détermine comment les biens d’une personne décédée sont transmis à ses héritiers. Elle établit qui hérite, dans quelles proportions et selon quelles règles légales. Cette transmission peut s’effectuer selon la loi (succession ab intestat) ou selon les volontés exprimées par le défunt dans un testament.

Pour obtenir une dévolution successorale, il faut généralement :

  • Déclarer le décès auprès des autorités compétentes
  • Rassembler tous les documents nécessaires (acte de décès, livret de famille, testament éventuel)
  • Faire établir un acte de notoriété ou une attestation dévolutive par un notaire
  • Procéder à l’évaluation des biens du défunt
  • Régler les éventuelles dettes et charges de la succession
  • Effectuer le partage entre les héritiers selon les règles légales ou testamentaires

 

Le coût d’une dévolution successorale varie selon plusieurs facteurs :

  • Les honoraires du notaire (tarif réglementé basé sur la valeur des biens)
  • Les frais d’actes et de formalités (environ 2 à 4% de la valeur des biens)
  • Les droits de succession à payer à l’administration fiscale
  • Les éventuels frais d’expertise ou d’évaluation des biens Le montant total peut représenter entre 5% et 10% de la valeur de la succession selon sa complexité.

L’ordre légal des héritiers en France suit cette hiérarchie :

  1. Descendants : enfants, petits-enfants (par ordre de génération)
  2. Ascendants privilégiés et collatéraux privilégiés : parents, frères et sœurs (et leurs descendants)
  3. Ascendants ordinaires : grands-parents et autres ascendants
  4. Collatéraux ordinaires : oncles, tantes, cousins jusqu’au 6ème degré

Le conjoint survivant a des droits particuliers qui varient selon la présence ou non d’autres héritiers.

Seuls certains professionnels peuvent établir les actes de dévolution successorale :

  • Le notaire : pour tous types de successions, obligatoire si la succession comprend des biens immobiliers
  • Les huissiers de justice : pour les successions mobilières de faible valeur
  • Les avocats : dans certains cas spécifiques et selon les juridictions Dans la plupart des cas, le recours au notaire est recommandé voire obligatoire.

Il est possible d’éviter le notaire uniquement dans des cas très limités :

  • Succession composée uniquement de biens mobiliers de faible valeur
  • Absence de testament
  • Héritiers majeurs et en accord parfait
  • Aucun bien immobilier dans la succession

Dans ce cas, les héritiers peuvent établir entre eux une déclaration de succession simplifiée, mais cette solution reste risquée juridiquement.

Le délai pour recevoir la dévolution successorale varie :

  • Attestation dévolutive simple : 2 à 4 semaines après le décès
  • Succession complexe : 3 à 6 mois en moyenne
  • Succession avec immobilier : 4 à 8 mois selon les cas
  • Succession conflictuelle : peut s’étendre sur plusieurs années

Le délai dépend de la complexité de la succession, du nombre d’héritiers et de leur accord.

Les principales erreurs à éviter sont :

  • Ne pas déclarer la succession dans les délais (6 mois en France métropolitaine)
  • Accepter purement et simplement une succession déficitaire sans vérifier les dettes
  • Négliger la recherche de tous les biens du défunt
  • Omettre des héritiers dans la déclaration
  • Se partager les biens avant la fin de la procédure légale
  • Ignorer l’existence d’un testament ou de donations antérieures

Le tarif d’une attestation dévolutive dépend de la valeur de la succession :

  • Base de calcul : valeur brute des biens de la succession
  • Tarif réglementé : environ 0,5% à 1,5% de la valeur selon les tranches
  • Montant minimum : généralement entre 200€ et 500€
  • Frais supplémentaires : formalités, copies, recherches (100€ à 300€)

Pour une succession moyenne de 100 000€, comptez entre 1 000€ et 2 000€ d’honoraires notariaux.

Il est recommandé de conserver indéfiniment les documents principaux de succession :

  • L’acte de notoriété ou attestation dévolutive
  • Les actes de partage
  • Les déclarations de succession
  • Les justificatifs de paiement des droits

Ces documents peuvent être nécessaires pour de futures transactions immobilières ou pour justifier de vos droits de propriété auprès de vos propres héritiers.

Une dévolution successorale peut être contestée dans plusieurs cas :

  • Découverte d’un testament postérieur à l’établissement de l’acte
  • Omission d’un héritier ou erreur dans les parts
  • Contestation de la validité d’un testament
  • Découverte de biens non déclarés

Le délai de contestation est généralement de 5 ans à compter de la connaissance du vice, mais peut varier selon les situations.

La succession désigne l’ensemble du processus de transmission des biens après décès, tandis que la dévolution successorale se concentre spécifiquement sur la détermination des héritiers et leurs parts respectives. La dévolution est donc une étape de la succession, celle qui établit juridiquement qui hérite et dans quelles proportions selon la loi ou la volonté du défunt.