Fiscalité compte à terme : prélèvement et stratégies d'optimisation.

Arkefact Conseil en gestion de patrimoine - Bourel Alan
Alan Bourel
Fondateur et ingénieur patrimonial
Date de rédaction
24/10/2025

Introduction.

Le compte à terme (CAT) représente une solution d’épargne prisée par les investisseurs recherchant sécurité et rendement garanti. Cependant, la rentabilité nette de ce placement dépend largement de sa fiscalité, souvent complexe et méconnue.

Cet article rédigé par Arkefact Bordeaux propose une analyse exhaustive du régime fiscal applicable aux comptes à terme en France, ainsi que des stratégies d’optimisation pour maximiser vos gains. Vous y découvrirez le fonctionnement détaillé du prélèvement forfaitaire unique, les mécanismes de prélèvements sociaux, les options fiscales disponibles selon votre situation, et des conseils pratiques pour optimiser la rentabilité nette de votre épargne.

Qu'est-ce qu'un compte à terme ?

Définition.

Avant d’aborder la fiscalité, il convient de rappeler les caractéristiques fondamentales d’un compte à terme. Ce produit d’épargne consiste à bloquer une somme d’argent auprès d’un établissement bancaire pendant une durée déterminée, en échange d’un taux d’intérêt fixé à l’avance. Contrairement aux livrets d’épargne réglementés, le CAT ne bénéficie d’aucune exonération fiscale, ce qui nécessite une compréhension approfondie de son traitement fiscal.

Variantes.

Le compte à terme se décline en plusieurs variantes : le CAT à taux fixe, le plus courant, garantit une rémunération constante sur toute la durée ; le CAT à taux progressif propose une rémunération croissante au fil du temps ; et le CAT à taux variable, dont le rendement est indexé sur un indice de référence comme l’Euribor.

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Le principe général de taxation.

Le prélèvement forfaitaire unique (PFU).

Le PFU s’élève à 30 % et se compose de deux éléments distincts :

Ce taux global de 30 % s’applique automatiquement aux intérêts du compte à terme, sauf option contraire du contribuable. L’avantage principal du PFU réside dans sa simplicité et son caractère proportionnel : quel que soit votre tranche marginale d’imposition, le taux reste identique. Pour les contribuables fortement imposés, ce système peut s’avérer avantageux comparé à l’ancien régime du barème progressif.

L'option pour le barème progressif de l'impôt sur le revenu.

Les contribuables conservent la possibilité d’opter pour l’intégration des intérêts du compte à terme dans leurs revenus imposables au barème progressif de l’impôt sur le revenu. Cette option, globale et irrévocable pour une année fiscale donnée, s’applique à l’ensemble des revenus de capitaux mobiliers et plus-values mobilières du foyer fiscal.

Dans ce cas, les intérêts sont ajoutés aux autres revenus et taxés selon la tranche marginale d’imposition du contribuable (0 %, 11 %, 30 %, 41 % ou 45 %). Les prélèvements sociaux de 17,2 % restent dus en sus. Cette option s’avère pertinente pour les contribuables non imposables ou faiblement imposés (tranche à 0 % ou 11 %), qui paieront moins que les 12,8 % du PFU.

Le prélèvement à la source.

Dispense du prélèvement à la source.

Les contribuables dont le revenu fiscal de référence de l’avant-dernière année est inférieur à certains seuils peuvent demander à être dispensés de ce prélèvement à la source :

  • 25 000 € pour une personne seule
  • 50 000 € pour un couple soumis à imposition commune

Cette dispense doit être demandée à la banque avant le 30 novembre de l’année précédant celle du paiement des intérêts. Elle permet d’éviter une avance de trésorerie pour les foyers modestes, même si l’impôt restera dû lors de la déclaration annuelle.

Les prélèvements sociaux : un élément incompressible.

Contrairement à la fraction fiscale qui peut varier selon l’option choisie, les prélèvements sociaux de 17,2 % s’appliquent systématiquement et sans possibilité d’exonération. Cette ponction se décompose ainsi :

  • CSG (contribution sociale généralisée) : 9,2 %
  • CRDS (contribution au remboursement de la dette sociale) : 0,5 %
  • Prélèvement de solidarité : 7,5 %

Ces prélèvements sont collectés à la source par l’établissement bancaire au moment du versement des intérêts. Ils constituent une charge incompressible qui réduit mécaniquement le rendement net du compte à terme d’environ un sixième de la rémunération brute.

Calcul pratique : du taux brut au taux net.

Exemple 1 : Application du PFU standard.

Un compte à terme de 50 000 € rémunéré à 3 % génère 1 500 € d’intérêts bruts annuels.

  • Prélèvement forfaitaire unique (30 %) : 450 €
  • Intérêts nets perçus : 1 050 €
  • Taux de rendement net : 2,1 %

Exemple 2 : Option pour le barème progressif (TMI à 11 %).

Avec les mêmes 1 500 € d’intérêts :

  • Impôt sur le revenu (11 %) : 165 €
  • Prélèvements sociaux (17,2 %) : 258 €
  • Total des prélèvements : 423 €
  • Intérêts nets perçus : 1 077 €
  • Taux de rendement net : 2,15 %

Exemple 3 : Contribuable non imposable.

Pour un contribuable dans la tranche à 0 % :

  • Impôt sur le revenu : 0 €
  • Prélèvements sociaux (17,2 %) : 258 €
  • Intérêts nets perçus : 1 242 €
  • Taux de rendement net : 2,48 %

Ces exemples illustrent l’importance de choisir l’option fiscale adaptée à sa situation personnelle.

Stratégies d'optimisation fiscale.

Le choix du bon régime fiscal.

La décision entre PFU et barème progressif constitue le premier levier d’optimisation. Une règle simple : si votre tranche marginale d’imposition est inférieure ou égale à 11 %, optez pour le barème progressif. Au-delà, le PFU devient généralement plus avantageux. Cette analyse doit cependant tenir compte de l’ensemble de vos revenus de capitaux mobiliers.

Le fractionnement des comptes.

Ouvrir plusieurs comptes à terme avec des échéances différentes permet d’étaler les revenus d’intérêts sur plusieurs années fiscales. Cette stratégie s’avère particulièrement pertinente si vous anticipez une variation de vos revenus ou de votre situation familiale (départ à la retraite, changement de tranche fiscale).

L'arbitrage entre placements.

Comparez systématiquement le rendement net du compte à terme avec d’autres solutions d’épargne :

  • Les livrets réglementés (Livret A, LDDS, LEP) offrent des taux nets de fiscalité mais sont plafonnés
  • Le PEL bénéficie d’une fiscalité avantageuse jusqu’à 12 ans d’ancienneté
  • L’assurance-vie propose une fiscalité dégressive avec l’ancienneté du contrat

Conclusion.

La fiscalité du compte à terme, bien que simplifiée par l’instauration du prélèvement forfaitaire unique, nécessite une compréhension approfondie pour optimiser la rentabilité de ce placement. Avec une ponction totale de 30 % dans le cas général (ou moins selon votre tranche marginale d’imposition), le rendement net peut s’avérer décevant comparé aux taux bruts affichés.

L’optimisation passe par plusieurs leviers : le choix judicieux entre PFU et barème progressif, la demande de dispense de prélèvement à la source si vous y êtes éligible, l’arbitrage avec d’autres placements plus avantageux fiscalement, et une gestion active de vos échéances pour étaler les revenus.

Au-delà de la fiscalité, le compte à terme conserve des atouts (sécurité, garantie du capital, taux connu à l’avance) qui en font un outil pertinent dans une allocation d’actifs diversifiée, particulièrement pour sécuriser une partie de son épargne à court ou moyen terme. Néanmoins, pour construire un patrimoine efficient sur le long terme, il convient de le combiner avec des solutions bénéficiant d’une fiscalité plus clémente, comme l’assurance-vie après huit ans ou les placements en actions via un PEA.

La consultation d’un conseiller en gestion de patrimoine peut s’avérer précieuse pour intégrer le compte à terme dans une stratégie patrimoniale globale, tenant compte de votre situation fiscale spécifique, de vos objectifs d’épargne et de votre horizon d’investissement.

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Questions

FAQ.

La fiscalité compte à terme concerne l’imposition des intérêts générés par les dépôts à terme, soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux.

La fiscalité compte à terme prévoit que les intérêts perçus soient imposables selon le prélèvement forfaitaire unique (PFU) ou, sur option, au barème progressif.

Le taux global de la fiscalité compte à terme est de 30 %, correspondant au prélèvement forfaitaire unique : 12,8 % d’impôt et 17,2 % de prélèvements sociaux.

Oui, la fiscalité compte à terme permet d’opter pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu si cela est plus avantageux.

La fiscalité compte à terme s’applique au moment du versement des intérêts, généralement à l’échéance du contrat.

Oui, les prélèvements sociaux de 17,2 % font partie intégrante de la fiscalité compte à terme.

Contrairement aux livrets réglementés, la fiscalité compte à terme ne bénéficie pas d’exonération d’impôt, sauf exceptions très limitées.

Les revenus issus de la fiscalité compte à terme sont automatiquement préremplis sur la déclaration, mais il faut vérifier leur exactitude.

La fiscalité compte à terme diffère pour les entreprises, les intérêts étant imposés dans le cadre de l’impôt sur les sociétés.

Il n’existe pas de dispositif spécifique pour alléger la fiscalité compte à terme, mais il est possible d’optimiser ses revenus en combinant avec d’autres placements.

Les non-résidents sont soumis à une fiscalité compte à terme réduite ou exonérée selon les conventions fiscales entre la France et leur pays de résidence.

En 2025, la fiscalité compte à terme devrait rester alignée sur le PFU, mais les taux peuvent évoluer selon la loi de finances.

Oui, la fiscalité compte à terme est généralement plus élevée car les intérêts sont imposés chaque année, sans avantage différé.

Les intérêts mentionnés dans la fiscalité compte à terme sont bruts : ils subissent ensuite la déduction du PFU ou de l’impôt choisi.